Au quatrième jour de l’opération militaire, la question des pourparlers sur un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine semble prendre forme, l’armée russe bloquant de plus en plus de villes. De nouvelles sanctions antirusses s’étendent désormais au Président russe et à ses ministres, ainsi qu’à de grandes banques exclues du système SWIFT.
Des négociations russo-ukrainiennes sur un cessez-le-feu pourraient se tenir prochainement, le porte-parole de Volodymyr Zelensky ayant précisé dans la soirée du 26 février que les parties étaient en contact pour en organiser.
Cette annonce fait suite à la déclaration du Kremlin de la disponibilité de Vladimir Poutine à envoyer une délégation à Kiev dans ce but.
La Russie serait déjà prête pour les négociations à Homiel (Biélorussie) et attendrait désormais ses homologues ukrainiens, a affirmé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, lors d’un briefing avec les agences de presse ce 27 février.
Une délégation de représentants des «ministères des Affaires étrangères, de la Défense et d’autres services, notamment de l’administration présidentielle est arrivée en Biélorussie pour des négociations avec les Ukrainiens», selon la même source.
Dans une vidéo, le président ukrainien a fait savoir que Kiev accepterait de négocier avec la Russie mais pas sur le territoire biélorusse, qu’il perçoit comme «hostile».
Il aurait proposé les villes de Varsovie (Pologne), Budapest (Hongrie), Istanbul (Turquie) ou encore Bakou (Azerbaïdjan) pour la tenue de pourparlers, selon ses affirmations. Et également déclaré que «n’importe quelle autre ville» pourrait convenir.
Plusieurs villes dans le sud de l’Ukraine bloquées par l’armée russe
Sur le terrain, l’armée russe a déclaré avoir détruit plus de 970 infrastructures militaires ukrainiennes depuis le début de l’opération, la situation reste critique au Donbass compte tenu des tirs qui se poursuivent.
L’armée russe a affirmé être aux portes de deux villes situées dans le sud de l’Ukraine : Kherson et Berdiansk.
«Au cours des dernières 24 heures, les forces armées russes ont complètement bloqué les villes de Kherson et de Berdiansk», a fait valoir le ministère de lé Défense cité par l’agence TASS.
Par ailleurs, les autorités de Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine ont annoncé une «percée» de l’armée russe jusque dans le centre-ville. «Il y a eu une percée des véhicules légers de l’ennemi russe dans la ville de Kharkiv, y compris dans la partie centrale», a expliqué sur Facebook un responsable local, Oleg Sinegoubov.
S’agissant de la forte explosion qui s’est produite le 26 février sur la base de pétrole de la ville de Rovenki, elle aurait été causée par le tir d’un système ukrainien de missile Totchka, rapporte la République de Lougansk.
Les sanctions s’intensifient
Entre-temps, les restrictions antirusses ne cessent d’affluer, le troisième paquet de sanctions vise le Président russe et de nombreux ministres, dont Sergueï Lavrov, Sergueï Choïgou et Mikhaïl Michoustine, et touche les secteurs financier, énergétique, technologique et celui des transports.
Il porte également sur les modalités de délivrance de visas et sur l’exclusion de plusieurs banques russes du système SWIFT.
Le retrait russe du système SWIFT diminue le contrôle de l’Occident sur les opérations financières
Revenant sur les annonces faites par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE sur l’exclusion de plusieurs grandes banques russes du réseau de paiement international SWIFT, un haut responsable russe a pointé l’absence de menace pour les transactions intérieures.
Cette mesure stimulerait également la propagation du rouble comme devise internationale et diminuerait le contrôle de l’Occident sur les opérations financières, a noté Andrey Klimov, le chef de la commission du Conseil de fédération de protection de la souveraineté.
La France intercepte un bateau de commerce russe dans la Manche
Par ailleurs, les autorités françaises ont intercepté samedi dans la Manche un bateau de commerce appartenant selon Paris à la banque russe PSB, visée par les sanctions européennes à l’encontre de Moscou.
Ce bateau battant pavillon russe, le Baltic Leader, un cargo roulier, construit spécialement pour le transport de véhicules, transportait sa cargaison vers Saint-Petersbourg en Russie.
Cette opération, en application des sanctions européennes, a été « conduite en coopération avec les autorités américaines », a précisé le ministère français des Finances dans un communiqué, ajoutant que le navire était « propriété de la société PSB Lizing ».
Sources: Sputnik + RT