Le parquet égyptien a ouvert une enquête contre un journaliste connu pour sa croisade contre les extrémistes religieux pour avoir mis en doute à la télévision un miracle attribué par la sunna musulmane au prophète Mohammad (P).
Ibrahim Issa, a provoqué le tollé dans le pays très majoritairement musulman, pour avoir dit vendredi soir ne pas croire que le prophète Mohammad (P) s’était envolé au septième ciel sur une monture ailée.
Aussitôt, le député Moustafa Bakri soulevait la question au Parlement et déposait une plainte, tandis que Commission officielle des médias disait chercher à établir s’il y avait matière à sanctions.
Samedi soir, le bureau du procureur général a annoncé « ouvrir une enquête après le dépôt de plusieurs plaintes » contre l’auteur notamment de « Mawlana », un film dénonçant les travers des télévangélistes musulmans.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013 après avoir destitué Mohamed Morsi –un membre des Frères musulmans– le journaliste a cessé les émissions politiques pour se concentrer sur sa croisade personnelle: démonter le discours des tenants de l’islam rigoriste qui n’a cessé de gagner du terrain en Egypte ces dernières décennies.
En novembre, dans son émission quotidienne de télévision, il s’insurgeait d’avoir vu un pharmacien lisant le Coran, l’exhortant à « lire en priorité des livres sur les médicaments ».
Vendredi, il franchissait un nouveau palier: « il n’y a pas eu de voyage au septième ciel, c’est une pure invention », avant d’ajouter que « les imams ne font que vous apprendre à vous mêler de la vie des gens ».
« Le voyage au septième ciel a bien eu lieu, personne ne peut le remettre en question », a aussitôt répondu le Conseil islamique officiel.
M. Issa a en outre été lâché par Mostafa Darwich, l’un des acteurs du film qu’il tourne actuellement, « L’athée », qui a dénoncé « une guerre organisée contre la religion à laquelle (il) refuse d’être associé ».
En ligne, partisans et détracteurs s’opposent encore dimanche vivement, les uns saluant « un intellectuel menant la révolution contre les radicaux » et les autres l’accusant de « vouloir créer le doute sur le Coran ».
Source: Avec AFP