Le président américain Joe Biden a appelé, le jeudi 10 février, les citoyens américains à quitter l’Ukraine « maintenant » en raison du risque accru d’une invasion russe, en avertissant que la situation pouvait « vite s’emballer »
« Les choses pourraient vite s’emballer », a mis en garde le président américain Joe Biden dans une interview à la chaîne NBC.
Il a répété qu’il n’enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l’hypothèse d’une invasion russe, car cela pourrait déclencher « une guerre mondiale ».
« Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent », a-t-il affirmé.
« Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. » Le Canada fait des recommandations similaires. « Soyez prêt à vous mettre à l’abri ».
Le Kremlin est accusé de préparer une nouvelle opération militaire contre l’Ukraine. Des accusations rejetées par la Russie qui affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l’hostilité de Kiev et de l’Otan qui massent des troupes à sa porte.
Des bombardiers stratégiques américains B-52 sont arrivés jeudi au Royaume-Uni pour participer à un exercice, « prévu de longue date » avec les alliés de l’Otan, assure l’US Air Force. Quatre destroyers de l’US Navy doivent aussi participer à un exercice naval dans la zone de la Sixième Flotte, qui couvre la Méditerranée.
Ces annonces interviennent au moment où, en plus des quelque 100 000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et biélorusse mènent de grandes manœuvres en Biélorussie, ex-république soviétique frontalière de l’Ukraine, qui est elle restée un allié de Moscou.
Selon le ministère russe de la Défense, les manœuvres ont lieu jusqu’au 20 février sur cinq terrains militaires, quatre bases aériennes et « différents sites » au Bélarus, notamment dans la région de Brest, frontalière avec l’Ukraine
Le nombre des soldats et des équipements participant à ces exercices n’a pas été officiellement fourni, mais les Occidentaux affirment que 30 000 militaires russes ont été déployés en Biélorussie dans ce cadre.
La Russie a en outre annoncé jeudi l’arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manœuvres en mer Noire, qui borde le sud de l’Ukraine. Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de « pression psychologique » employée par Moscou.
Arrêtez d’attiser la tension
Sur fond de guerre des nerfs et d’intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, dont notamment les visites du président Emmanuel Macron à Moscou et à Kiev, le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté averti la Russie qu’elle ne devait pas sous-estimer « l’unité » et « la détermination » des Européens.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a reçu le jeudi à Berlin les dirigeants des pays baltes, ex-républiques soviétiques devenues membres de l’Otan, aux premières loges de la crise russo-ukrainienne
Quelques heures avant les déclarations de Joe Biden, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a enjoint la Chine « d’encourager les Russes » à faire les bons choix dans la crise ukrainienne.
Sur Twitter, son homologue chinois Zhang Jun a immédiatement réagi : « Arrêtez d’attiser la tension ».
Source: Avec AFP