La Russie et les Etats-Unis se sont déchirés, le lundi 31 janvier, au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) au sujet des troupes massées par Moscou près de l’Ukraine.
L’ambassadeur de la Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a d’emblée accusé Washington de chercher à « créer l’hystérie » et à « tromper la communauté internationale » avec des « accusations infondées ».
Son homologue américaine Linda Thomas-Greenfield lui a rétorqué que le déploiement de plus de 100 000 militaires russes autour de l’Ukraine menaçait « la sécurité internationale ». Elle a accusé Moscou de vouloir déployer début février, « preuves » à l’appui, plus de 30 000 militaires supplémentaires au Bélarus, proche du Kremlin.
Vassily Nebenzia et son homologue du Belarus, Valentin Rybakov, ont souligné qu’il s’agissait « d' »exercices militaires conjoints » qui se tiendraient en février. « Nous avons des entraînements réguliers avec le Belarus » comme sur le territoire russe, a fait valoir devant des médias l’ambassadeur russe.
Devant le Conseil, Vassily Nebenzia a demandé sur quelle base l’Occident pouvait affirmer qu’il y avait plus de 100 000 militaires russes déployés aux abords de l’Ukraine, rappelant qu’avant l’invasion de l’Irak en 2003, Washington avait assuré avoir des preuves d’armes de destruction massive dans ce pays, jamais trouvées.
« Comme ils [les pays occidentaux, ndlr] persuadent le monde entier, il ne reste que des semaines, pour ne pas dire des jours, avant qu’une opération militaire de la Russie contre l’Ukraine ne démarre. En même temps, aucune preuve, qui confirmerait des accusations aussi sérieuses, n’est présentée », a lancé le représentant russe.
D’où ce chiffre de 100.000 militaires?
Vassili Nebenzia a démenti les déclarations selon lesquelles la Russie augmentait la concentration de ses troupes à la frontière avec l’Ukraine.
Selon le diplomate russe, la situation est vraiment « extraordinaire » parce que les mouvements des troupes russes sur « notre propre territoire » sont caractérisés comme une agression.
Il s’agit de troupes russes qui « se trouvent sur les lieux de leur déploiement, là où elles étaient auparavant, et pas du tout à la frontière russo-ukrainienne », a-t-il souligné en posant une question plutôt rhétorique sur la provenance du chiffre de 100.000 militaires russes.
Sabotage des accords de Minsk
L’ambassadeur russe à l’Onu a également alerté sur les conséquences « douloureuses » du non-respect par Kiev des accords de Minsk.
D’après M.Nebenzia, la seule dimension de la crise ukrainienne est celle à l’intérieur du pays.
« La situation ne peut être palliée que si Kiev accomplit les accords de Minsk prévoyant le dialogue direct avec les autorités des Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk », a-t-il raisonné.
Le sabotage de ces accords auquel certains pays occidentaux semblent pousser Kiev contient des risques d’autodestruction pour l’Ukraine, a prévenu le diplomate russe en ajoutant que la Russie n’y était pour rien.
Sources: AFP + Sputnik