En Irak, les Etats-Unis œuvrent de concert avec des pays arabes et des parties internes de s’accaparer les décisions politiques de ce pays en vue d’affaiblir les partis et les factions du Hachd al-Chaabi et de la résistance irakienne alliés de l’Iran.
Selon le journal libanais al-Akhbar, ces efforts sont conduits par Abu Dhabi, conformément à la volonté de Washington. Avec un certain rôle pour l’Arabie saoudite et aussi pour la Turquie.
Sur la scène irakienne, les émiratis semblent avoir rallié le chef du parlement, Mohamad al-Halbouci, qui tente de former une composante sunnite autour de ce projet pro américain. Ayant visité à deux reprises les EAU en l’espace de trois mois, il est accusé d’être derrière la création d’une milice locale « les fantômes du désert » laquelle pourrait affronter les Hachd al-Chaabi.
Ils ont aussi soudé le parti démocratique du Kurdistan. En moins de 6 mois, ils ont rencontré à trois reprises le président du Kurdistan Nijervane Barazani.
Les saoudiens pour leur part opèrent sur le plan économique. Ils misent entre autres sur la liaison électrique de 500 mégawatts qu’ils veulent fournir à l’Irak en vue de suspendre celle entreprise avec l’Iran.
Les acteurs de ce projet croient pouvoir former le prochain gouvernement d’autant que le gouvernement actuel de Moustafa Kazimi leur est le plus proche.
Mais le dernier mot selon al-Akhbar revient à Moqtada Sadr qui détient le plus important bloc dans le parlement et que les émiratis œuvrent pour l’acquérir lui aussi.
Dans ses positions officielles, il a montré une tendance à se rallier à l’alliance régionale-internationale susmentionnée, même s’il a promis que l’Irak ne serait pas hostile à l’Iran.
Toutefois, ses manœuvres au sein de la communauté chiite font craindre le pire : en plus du fait qu’il réclame le désarment du Hachd al-Chaabi, il provoque une scission parmi les forces pro Iran. En vue de la formation d’un gouvernement de majorité nationale (et non d’un gouvernement de consensus national) avec le bloc al-Fath (représentant du Hachd al-Chaabi), il stipule l’exclusion de celui de la Coalition de l’Etat de droit de l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki.
Il a proposé à Hadi al-Amiri le ministère de l’Intérieur en échange d’exclure ce dernier de tout portefeuille au sein du prochain cabinet. Alors que le nombre de ses députés (33) lui octroient trois ministères. La demande de Moqtada Sadr a été rejetée.