Une frégate saoudienne a été frappée de plein fouet hier lundi par les combattants des forces de l’armée yéménite, fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh et l’ogranisation Ansarullah dans la mer rouge.
Le navire visé, participait au bombardement des côtes ouest et des villes et villages yéménites, a affirmé une source militaire yéménite citée par le site de la télévision yéménite de l’organisation houthie AlMasirah.
Le navire, qui transportait à son bord 176 soldats et officiers ainsi qu’un hélicoptère de combat, a été attaqué au large des côtes occidentales yéménites après avoir violé la souveraineté du Yémen, a-t-on précisé de même source.
Et d’ajouter: « Un missile de précision a touché la frégate saoudienne, baptisée AlMadina, après une opération de surveillance poussée au large de la côte occidentale du pays ».
Le 21 janvier, la marine et les garde-côtes yéménites avaient prévenu les navires de la coalition de ne pas profiter des passages maritimes internationaux pour cibler des zones civiles.
Les forces de la marine yéménite et les gardes côtes se sont en outre dit prêts à riposter à tout bombardement des navires de la coalition saoudo-US.
Les forces yéménites avaient détruit en octobre dernier un navire de guerre émirati lors de sa tentative d’approcher vers les côtes de Mokha.
Rappelons qu’il s’agit du 7ème navire de la coalition bombardé par les combattants de l’armée yéménite et d’Ansarullah, depuis le début de l’agression saoudo-US contre le Yémen en mars 2015.
Les forces yéménites ont également tiré ce lundi un missile contre une base saoudienne dans l’ile Zoukar, dans la mer rouge. Un autre missile de type Zelzal a été tiré contre les attroupements d’AlQaida et Daesh à AlKhadra, au sud de la ville de Mokha, précise AlMasirah.
Ryad reconnait mais véhicule une autre version
S’agissant de l’opération yéménite contre la frégate de la coalition, Ryad a donné une toute autre version des faits, tout en les reconnaissant. Dans un communiqué de la coalition saoudo-US, il est question de trois embarcations yéménites qui ont attaqué la frégate saoudienne à l’ouest de la ville côtière de Hodeida contrôlée par l’armée yéménite et Ansarullah .
Et d’ajouter : L’incident a occasionné la mort de deux marins saoudiens et trois autres ont été blessés, rapporte l’AFP.
Le 7 janvier, les mercenaires de la coalition ont lancé une vaste offensive, avec l’aide de l’aviation et de la marine de la coalition saoudo-US, pour reprendre aux forces yéménites plusieurs zones côtières longeant la mer Rouge, dont la ville de Mokha. Mais, ils ont été repoussés par la résistance des combattants de l’armée et d’Ansarullah.
Un rapport de l’ONU évoque des crimes de guerre de la coalition
Sur un autre plan, une enquête onusienne sur dix frappes aériennes menées par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre le Yémen a conclu que la plupart d’entre elles ne visaient pas des cibles militaires légitimes et pourraient être qualifiées de crimes de guerre, selon un rapport obtenu lundi par l’AFP.
Les dix bombardements examinés ont eu lieu entre mars et octobre 2016, et ont causé la mort d’au moins 292 civils dont au moins 100 femmes et enfants.
« Dans huit des dix enquêtes, le groupe n’a trouvé aucune preuve que les frappes aériennes avaient ciblé des objectifs militaires légitimes », selon le rapport transmis vendredi au Conseil de sécurité.
« Pour la totalité des dix enquêtes, le groupe considère qu’il est presque certain que la coalition n’a pas respecté les requis de la législation humanitaire internationale en matière de proportionnalité et de précautions », a-t-il poursuivi.
Et d’ajouter que « le groupe considère que certaines attaques pourraient constituer des crimes de guerre ».
Pour les experts, les violations « sont suffisamment étendues pour démontrer soit un processus de ciblage inefficace soit une politique plus large de destruction des infrastructures civiles ».
Le groupe d’experts a prévenu que ceux soutenant la coalition pourraient également faire l’objet de sanctions onusiennes.
Cette coalition est composée également des Etats-Unis, du Bahreïn, du Koweït, du Qatar, des Emirats arabes unis, avec l’assistance de l’Egypte, de la Jordanie, du Maroc et du Soudan.
Selon le rapport, des officiers du Royaume-Uni, de France et de Malaisie travaillent également au quartier général de la coalition à Ryad.
L’Arabie saoudite a rejeté les accusations selon lesquelles elle visait intentionnellement des civils au Yémen, et rétorqué que l’Iran armait les forces yéménites pour étendre son influence dans la région. Ce que Téhéran dément.
Concernant cette question, les experts onusiens ont relevé qu’ils « n’avaient pas relevé assez d’éléments pour confirmer un ravitaillement direct et à grande échelle d’armes » par l’Iran aux forces yéménites.
Depuis mars 2015, la coalition saoudo-US a tué plus de 10.000 civils et blessé des milliers d’autres. Elle a également imposé un blocus aérien et maritime contre ce pays menacé de famine, ont averti les ONG internationaux.
Source: Divers