Il est évident que la question du décret anti-immigration du président Trump continue à faire couler beaucoup d’encre dans le monde entier pour de multiples raisons. Surtout, que Trump avait insisté durant sa campagne présidentielle son intention de durcir le ton envers l’Arabie-saoudite et de soutenir la loi Justa qui accorde le droit aux personnes touchées par les événements du 11 Septembre de porter plainte contre l’Arabie Saoudite, un des principaux accusé dans cette attaque terroriste qui a coûté la vie à des milliers de citoyens américains..
Mais ce qui a le plus étonné de nombreux analystes ou observateurs, c’est que l’Arabie Saoudite ne figure pas parmi les pays mis à l’index par le décret en question.
Certes, Riyad n’a pas dû être mécontent que son grand voisin et rival, l’Iran, soit épinglé par le décret Trump. Les dirigeants saoudiens, qui misent sur le nouveau président américain pour renégocier l’accord sur le nucléaire iranien, n’ont pas intérêt à le contrarier.
Or, aprés le décret anti-immigration, Trump a eu une conversation téléphonique avec le roi Salman pour l’informer sur les décisions récentes. Selon un communiqué publié par l’agence d’informations saoudiennes, le roi Salman ben abdel aziz a reçu un appel télephonique du président Trump, à travers lequel les deux hommes ont discuté des dernières évolutions dans la région et le monde. Mais aussi, il a été question du partenariat stratégique économique, militaire et sécuritaire entre les deux pays.
Selon le site d’informations Farsnews, citant une source proche de l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Abdallah ben Faisal ben Turki, Trump aurait menacé l’Arabie Saoudite, d’une manière indirecte, l’appelant à payer une forme de » cotisations » pour ne pas être inclus dans la liste des pays interdits d’entrée aux Etats-Unis . Selon la source, l’ambassadeur saoudien » les détails de cet accord seront révélés dans les prochains jours. »
A noter que les sept pays dont les citoyens sont interdits d’entrée aux Etats-Unissont: l’Iran, la Syrie, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Réaction officielle de l’Iran
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Bahram Qassemi a annoncé la formation d’un comité au sein du ministère chargé de prendre les mesures appropriées en guise de réponse à la récente décision du président Donald Trump envers l’Iran et plusieurs autres pays musulmans, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Qassemi a déclaré dans un communiqué lundi soir, » un comité sera formé , dans plusieurs départements au ministère des Affaires étrangères afin de prendre les mesures appropriées pour pouvoir traiter avec cette nouvelle situation ».
Il a noté que « le comité a préparé et envoyé les instructions nécessaires aux ambassades iraniennes dans le monde entier afin de préserver le statut et le prestige des ressortissants iraniens à l’étranger qui risquent d’affronter des problèmes particuliers aux Etats-unis ».
Et de poursuivre : » nous avons annoncé dans un comuniqué que nous comptons adopter des mesures répressives afin de pouvoir faire face à la décision présidenteille des États-Unis, notamment la formation d’un comité chargé des conditions des résidants Iraniens à l’étranger. Mais, je préfère pas parler du reste des détails pour l’ instant.
Un cinéaste iranien, nommé aux Oscars 2017 décide de les boycotter
En signe de protestation contre la décision de la nouvelle administration américaine d’interdire l’entrée des ressortissants iraniens aux États-Unis, le cinéaste Asghar Farhadi décide de boycotter les Oscars 2017.
Son dernier film Le Client faisait partie des sept nominés dans la catégorie du meilleur film étranger.
Dans son communiqué, paru dans sa traduction anglaise dans The New York Times, Asghar Farhadi écrit: « Je suis navré d’annoncer mon refus de prendre part cette année à la cérémonie des Oscars et de ne pas faire partie du monde du cinéma qui y sera présent. Ces derniers jours, malgré l’injuste interdiction d’entrée aux États-Unis imposée aux ressortissants et voyageurs de certains pays, je comptais être présent aux Oscars » ..
Et de poursuivre : » je suis conscient que de nombreux acteurs du monde du cinéma américain et membres de l’Académie sont contre l’extrémisme qui se renforce de jour en jour »…
Il a ajouté : « La conception du fanatisme et de l’extremisme est partout dans le monde la mêm , en dépit des guerres et des conflits politiques. Les extremistes n’ont pas d’autre alternative que de diviser le monde en deux parties : nous et les autres. En diabolisant les autres, ils sèment les graines de la peur et de la méfiance au sein de leur peuple. Cela ne se limite pas aux États-Unis. Il y a longtemps que des deux côtés de l’océan, les fanatiques et les radicaux tentent de diaboliser la nation adverse pour en projeter une image fausse, semer la discorde et la haine dans leurs différences culturelles » …
Il a souligné : « La peur est un instrument infaillible pour justifier l’extrémisme et la radicalité des esprits limités. Cela étant, je crois aux affinités culturelles et religieuses entre les humains sur cette terre, qui sont plus importantes que leurs différences. Je crois qu’il faut rechercher la racine des violences entre les peuples dans les humiliations qu’ils ont subies. L’humiliation des peuples d’aujourd’hui est sans nul doute les prémices des violences de demain ».
Il a indiqué que » l’humiliation des autres peuples dans le but d’assurer la sécurité de son propre peuple n’est pas un phénomène nouveau et a toujours été le moyen de creuser des abîmes et générer des rancunes dans le futur. Je tiens à exprimer mon écœurement face à la situation injuste qui a été imposée par les États-Unis à nombre de mes compatriotes et aux peuples de six autres pays. J’ose espérer qu’une telle mesure ne créera pas davantage de distance entre les nations ».
À noter que le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de la Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran.
Source: Médias