Les Etats-Unis ont mis en garde, le jeudi 6 janvier, les troupes russes déployées au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir confronté à des émeutes contre velléité de « prise de contrôle » des institutions du pays.
« Les Etats-Unis, et franchement le monde entier, surveillent toute éventuelle violation des droits humains. Et nous surveillons aussi tout acte qui puisse jeter les bases pour une prise de contrôle des institutions du Kazakhstan », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price à des journalistes.
Le plus grand pays d’Asie centrale est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche dans l’ouest après une hausse des prix du gaz avant de gagner la capitale économique Almaty, où les manifestations ont viré à l’émeute contre le pouvoir, des protestataires s’emparant de bâtiments officiels.
Moscou a dépêché sur place des militaires russes dans le cadre du déploiement d’une « force collective de maintien de la paix » de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), un groupe sous contrôle russe, à l’appel du gouvernement kazakh.
Ned Price a en outre déclaré que les Etats-Unis étaient « prêts » à apporter leur soutien en tant que « partenaire du peuple et du gouvernement du Kazakhstan ».
Le porte-parole du département d’Etat a aussi « condamné le plus fermement possible la violence et la destruction de propriété ».
Plus tôt jeudi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait demandé à son homologue kazakh Mukhtar Tileuberdi une « résolution pacifique » de la crise provoquée par des émeutes sans précédent au Kazakhstan.
Les autorités ont repris aux émeutiers des bâtiments administratifs clés
Plus aucun manifestant ne se trouvait le 6 janvier au soir sur la place de la République de la ville d’Almaty, ex-capitale et ville la plus peuplée du Kazakhstan, selon les agences de presse russes Tass et RIA Novosti.
Cette place était l’un des principaux lieux de la contestation qui a embrasé le pays cette semaine. D’après les mêmes sources, les autorités ont également repris le contrôle de la mairie et de la résidence présidentielle d’Almaty.
Plus tôt, la police kazakhe avait fait savoir que «des dizaines» de personnes avaient été tuées par la police dans la nuit du 5 au 6 janvier alors qu’elles tentaient de s’emparer de bâtiments administratifs. Au cours de la journée du 5 janvier, des manifestants avaient réussi à rentrer de force dans les bâtiments de la mairie d’Almaty, armés de matraques et de bouclier volés à la police, tandis que d’autres sites administratifs avaient été incendiés et des magasins pillés.
Le président Kassym-Jomart Tokaïev a dénoncé le rôle qu’auraient joué dans ces violences des «bandes terroristes […] [ayant] suivi une formation approfondie à l’étranger».
Le chef d’Etat a décrété l’Etat d’urgence et requis l’aide de ses alliés de l’OTSC (Organisation du traité de sécurité collective, réunissant outre le Kazakhstan, l’Arménie, la Biélorussie, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan).
Celle-ci a annoncé le 6 janvier l’envoi du premier contingent d’une force collective de maintien de la paix au Kazakhstan, avec pour mission de protéger les bâtiments officiels et de stabiliser la situation.