De nouvelles photos de l’ambassade américaine en construction à Awkar ont révélé que la forme et la nature de l’immense bâtiment ressemble à la construction d’un château ou d’une forteresse militaire plutôt qu’à une ambassade pour gérer les relations diplomatiques et consulaires.
L’immense bâtisse est perchée sur une colline surplombant la capitale, Beyrouth, avec des couches basses, de hauts murs en béton armé et des couloirs sinueux ressemblant à des tranchées de combat.
Ces spécificités géographiques et techniques soulèvent de nombreuses interrogations sur les rôles futurs de cette ambassade, d’autant plus qu’il s’agit de la plus grande ambassade de la région après celle de la Zone verte à Bagdad.
Pourquoi Washington paie-t-elle environ 1,2 milliard de dollars pour construire une forteresse de sécurité et de renseignement dans un petit pays comme le Liban ? Pourquoi toute cette fortification alors que l’ambassadrice vagabonde dans ses interventions quotidiennes dans les affaires libanaises, fréquente les cafés et distribue des masques sur les routes ?
De nombreuses questions sont soulevées par ce bâtiment douteux dans son immensité et ses fortifications, ainsi que de nombreuses questions sur les interventions et les schémas de sédition, de sanctions et d’embargo économique sur lesquels se poursuivent les politiques américaines contre le Liban et les Libanais.
Selon certains observateurs libanais, compte tenu de ces dispositions, cette ambassade devrait servir de centre de commandement pour les opérations militaires et de sécurité qui coordonnent la présence militaire et de renseignement américaine au Liban, en Syrie et dans la région, entre l’ambassade, Chypre et la Palestine occupée.
A noter que les États-Unis ont élargi les rôles de leurs diplomates, pour inclure la collecte de renseignements dans les pays du monde, où les employés du département d’État collectent fréquemment les numéros de carte de crédit et de passeport, les horaires de travail et d’autres informations personnelles de dignitaires étrangers.
Des câbles secrets du département d’État, publiés par WikiLeaks, ont révélé que les directives de Washington datant de 2008, sur les limites traditionnelles entre diplomates et espions, semblent avoir été effacées.
Ses responsables justifient que ce rôle relève de la collecte d’informations qui constituent la politique étrangère, soulignant que c’est ce que leurs diplomates ont fait au fil des ans.
Le Département d’État a aidé et continue d’aider la Central Intelligence Agency (CIA) à constituer des dossiers personnels pour tous les fonctionnaires des pays du monde. Certains câbles envoyés aux diplomates ont également révélé une demande de détails sur les réseaux de communication qui soutiennent les armées étrangères et les agences de renseignement. Les États-Unis nomment également fréquemment des agents de renseignement secrets dans des pays déguisés en diplomates.
L’une des raisons les plus importantes pour suspecter le rôle de cette ambassade au Liban, et de ce que cette expansion peut faciliter, est l’existence d’une coopération étroite en matière de renseignement entre les Etats-Unis et l’entité sioniste, dans le cadre d’une coordination stratégique.
Tous deux coordonnent les rôles entre eux, pour obtenir toute information liée aux mouvements de résistance, notamment le Hezbollah.
En 2011, l’appareil sécuritaire de la résistance a révélé des informations liées aux activités de la CIA au Liban, détaillant la structure organisationnelle de sa station au Liban, mentionnant les détails de ses réseaux avec des noms réels et actifs, expliquant le mécanisme de travail et les objectifs de recrutement.
Sources: Médias libanais; Al-Khanadeq