Le nombre d’avions de l’Otan, avant tout américains, s’entraînant notamment à « l’option d’emploi d’armes nucléaires contre la Russie » à proximité immédiate des frontières russes a plus que doublé, les appareils s’approchant à une distance d’une vingtaine de kilomètres à peine, a fait savoir le ministre russe de la Défense.
Dix bombardiers américains capables de porter des armes nucléaires ont accompli des missions d’entraînement à proximité de la Russie en novembre; la distance minimale de la frontière a été de 20 kilomètres, a annoncé ce mardi 23 novembre le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors de négociations en visioconférence avec son homologue chinois, Wei Fenghe.
« Ce mois-ci, lors de l’exercice Global Thunder, 10 bombardiers stratégiques se sont entraînés à l’option d’emploi d’armes nucléaires contre la Russie presque simultanément depuis l’Est et l’Ouest ».
Les militaires russes constatent une vive reprise des opérations de l’US Air Force à proximité immédiate des frontières du pays.
« Nous remarquons une importante intensification de l’activité des bombardiers stratégiques américains près des frontières russes. Au cours du dernier mois, ils ont accompli une trentaine de sorties en direction des frontières du pays, soit plus que le double par rapport à la même période de l’année dernière », a-t-il indiqué.
De telles opérations présentent un danger « non seulement pour la Russie, mais aussi pour la Chine ».
« Dans ce contexte, la coordination russo-chinoise devient un facteur de stabilisation dans les affaires mondiales », a-t-il noté.
Selon Sergueï Choïgou, le développement de cette coopération devient d’actualité dans les conditions de « turbulences géopolitiques croissantes et de l’augmentation du potentiel conflictuel dans différentes régions du monde ».
Les deux ministres ont convenu d’intensifier la collaboration entre les forces armées des deux pays dans le cadre d’exercices militaires stratégiques et de patrouilles communes, a fait savoir le ministère russe de la Défense. Ils ont approuvé une feuille de route du développement de la coopération dans le domaine militaire pour 2021-2025.
La Chine est aussi dans le collimateur
Wei Fenghe a déclaré pour sa part qu’envers la Chine, les États-Unis entreprenaient les mêmes actions agressives dans le domaine militaire et la même tactique de dissuasion.
Sergueï Choïgou « vient de faire état de menaces militaires, de pression et de dissuasion des États-Unis contre la Russie. Les États-Unis agissent de la même façon contre la Chine. Je suis entièrement d’accord avec vos évaluations », a-t-il souligné.
Il a rappelé dans ce contexte que la Russie et la Chine avaient célébré cette année le 20e anniversaire de la signature du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération et constaté que « la Chine et la Russie sont unies comme une grande montagne ».
« Je souscris à votre vision d’une menace militaire pour nos pays de la part des États-Unis », a-t-il lancé.
Au-dessus de la mer Noire, mais pas que
Les États-Unis multiplient leurs vols à proximité des frontières russes. Ainsi, six avions de reconnaissance des pays de l’Otan ont été repérés dans la seule journée du 12 novembre dans l’espace aérien au-dessus de la mer Noire.
En outre, le 9 novembre la Défense russe a surveillé un avion de guerre électronique et de renseignement E-8C de l’armée de l’air américaine.
Deux appareils américains et un français ont décollé de bases militaires de l’Otan en Europe et se sont approchés des frontières russes à quelques dizaines de kilomètres, toujours au-dessus de la mer Noire.
Fin octobre, Forbes avait affirmé que l’US Air Force s’entraînait à couler des bâtiments russes grâce à ses nouveaux bombardiers furtifs B-1B Lancer. Ces appareils sont dotés de LRASM, des missiles antinavires furtifs de croisière de longue portée, qui pourraient atteindre les navires russes dans n’importe quel secteur de la mer Noire sans quitter l’espace aérien de l’Otan.
Mais la mer Noire n’est pas la seule à se retrouver dans le collimateur des États-Unis. Le 17 octobre, c’est au-dessus de la mer du Japon qu’un avion de chasse MiG-31 a escorté un bombardier américain Rockwell B-1 identifié comme une cible aérienne s’approchant de la frontière russe. Fin septembre, un bombardier stratégique US B-52H s’était approché de l’espace aérien russe au-dessus du Pacifique. Trois chasseurs russes avaient été dépêchés pour l’escorter.
Source: Sputnik