La campagne hostile au Liban menée par le régime saoudien est tombée au plus bas, avec Le journal saoudien Oqaz qui a pris son relais depuis qu’elle connait un nouvel épisode avec l’affaire du ministre de l’information libanais George Kordahi.
Dans un article intitulé « Le Liban et le fiasco d’un Etat… entre l’ignorance de Kordahi, la naïveté de Bou Habib et la tutelle du Hezbollah », le journal a traité de tous les noms les hommes politiques libanais.
« La crise libanaise avec les pays du Golfe a révélé la haine profonde chez les politiciens libanais naïfs qui n’appartiennent pas à leur environnement arabe mais son utilisés comme des papiers toilettes car leur comportement idiot a abouti à l’isolement du Liban » a fulminé le journal.
L’Arabie est sortie de ses gonds à la suite de la diffusion d’une interview avec M. Kordahi dans laquelle il a qualifié « d’absurde » la guerre menée par la coalition arabe qu’elle conduit contre le Yémen depuis 2015 . Estimant que l’organisation houthie défend son pays contre l’agression.
Réclamant sa démission, l’accusant d’avoir trahi les années pendant lesquelles il travaillait pour une télévision saoudienne , Riad a alors convoqué son ambassadeur au Liban, expulsé celui du Liban sur son sol et stoppé les importations depuis le Liban.
L’article d’Oqaz s’en est particulièrement pris au ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib : « Le ministre libanais des AE a fabriqué une crise pire que les précédentes c’est comme s’il veut brûler le Liban avec ses habitants », a-t-il pesté.
Au lendemain de l’éclatement de la nouvelle crise, M. Bou Habib a dit que l’Arabie saoudite dicte des conditions impossibles en demandant au gouvernement de limiter le rôle du Hezbollah assurant que le Liban ne peut pas « lui donner la tête du Hezbollah ».
« Le Hezbollah ne contrôle pas le pays. Il fait partie des composantes politiques principales qui a une extension militaire qu’il n’utilise pas contre le Liban», a-t-il aussi soutenu.
Une crise depuis 2017
Farouchement hostile au Hezbollah, qu’elle accuse arbitrairement de contrôler la vie politique libanaise, et voulant à tout prix l’en circonscrire, Riad multiplie ses démêlées avec les différentes composantes politiques au Liban. Et ce depuis l’avènement du prince héritier Mohamad ben Salman, impliqué dans son engagement pour contraindre les pays arabes à normaliser avec l’ennemi sioniste.
En 2017, MBS avait séquestré le Premier ministre libanais Saad Hariri a Riad, lors d’une visite a Riad, l’obligeant à présenter sa démission, sachant que lui et sa famille étaient l’allié libanais numéro un de l’Arabie saoudite. Etant incapable d’exaucer son vœu le plus cher, celui d’éradiquer le Hezbollah de la vie politique libanaise, elle l’a banni définitivement.
Face à la résilience libanaise, elle exerce des pressions énormes sur l’actuel gouvernement libanais et son Premier ministre Najib Mikati. De concert avec certains protagonistes libanais, dont certains dirigeants du courant du Futur, y compris Hariri, Fouad Siniora… Sans compter le parti des Forces libanaises, son principal complice dans la campagne de haine contre le parti de la résistance.
Selon des sources médiatiques, M.Mikati ne convoquera aucune séance gouvernementale avant que M. Kordahi ne présente sa démission. Il multiplie ses déclarations qui le critiquent l’accusant d’avoir fait entrer le Liban dans « l’interdit de l’embargo » et véhicule le credo de la campagne médiatico-politique saoudienne selon laquelle le Hezbollah contrôle le Liban.
Nous sommes tous Kordahi
Mais le ministre de l’Information jouit du soutien du Hezbollah, du mouvement Amal, du courant des Marada qui l’a nommé à ce poste, voire même de larges pans du Courant patriotique libre, le parti du chef de l’Etat. L’arrogance et l’agressivité des saoudien laissent peu de place à l’empathie avec eux.
En plus des remerciements du gouvernement de Sanaa qui a salué sa position et lui a dedié deux panneaux publicitaires sur l’un des artères les plus grandes de la capitale, des soutiens lui sont parvenus depuis le Bahrein.
A contre-courant de la position de leur régime, entièrement sous l’influence saoudienne, et qui a convoqué son ambassadeur au Liban, des Bahreïnis ont manifesté le vendredi 5 novembre dans la localité al-Qadam au nord du Bahreïn pour protester contre la guerre saoudienne contre le Yémen et M. Kordahi.
Des banderoles ont été brandies sur lesquels on peut voir les slogans tels que :
« La guerre contre le Yémen est absurde. Le peuple du Bahreïn soutient la résistance ».
« Le peuple bahreïni réclame la cessation de la guerre absurde contre le Yémen »
« Patience Beyrouth… Patience Sanaa… votre victoire est sure et certaine ».
« Nous sommes tous Georges Kordahi », est également écrit sur une banderole sur fond du drapeau libanais.