Le logiciel espion israélien Pegasus a été utilisé pour cibler les téléphones d’au moins cinq ministres français, a rapporté samedi 25 septembre Mediapart, citant certaines sources.
Selon le média, des analyses techniques effectuées sur les appareils en juillet ont montré des marqueurs suspects.
Ce logiciel espion de surveillance produit par la cyber-entreprise israélienne NSO Group a récemment fait l’objet de vives critiques après qu’une enquête indépendante publiée en juillet a suggéré que le logiciel avait été utilisé par des gouvernements autoritaires du monde entier.
Pegasus a notamment été utilisé pour pirater 37 smartphones appartenant à des journalistes, des responsables gouvernementaux et des militants des droits de l’homme dans plusieurs pays, selon le rapport.
L’enquête a également révélé que des informations liées à plus de 50.000 numéros de téléphone avaient été acquises par des clients de la société de logiciels espions.
Une liste de cibles potentielles telles que définies par les clients de NSO, incluant le président français Emmanuel Macron, a été publiée par plusieurs sources peu de temps après, notamment par les journaux allemand et israélien Die Zeit et Haaretz.
Bien que NSO ait nié avoir eu connaissance de cette liste, le logiciel Pegasus a été trouvé sur plusieurs des téléphones de ces cibles potentielles.
Le logiciel a suscité la controverse bien avant la publication de ce rapport, en raison de sa capacité à espionner les smartphones Android et Apple en temps réel, permettant d’enregistrer des conversations, de collecter des données et de contourner le cryptage des applications de messagerie, le tout à l’insu de l’utilisateur.
Alarmée des possibles méfaits de Pegasus, Amnesty International avait déjà intenté une action devant le tribunal de district de Tel Aviv pour faire révoquer la licence d’exportation de NSO en 2019, mais avait échoué après que plus de 20 responsables du ministère israélien de la guerre ont témoigné de l’importance de Pegasus pour la sécurité nationale.
Depuis que la controverse entourant Pegasus a éclaté, le gouvernement israélien est sous le feu des critiques, accusé par beaucoup de complaisance dans la vente du logiciel afin de développer des alliances géostratégiques avec les pays acheteurs.
Source: Médias