Trahie par le pacte américano-australien, la France pourrait-elle opérer un basculement stratégique vis-à-vis de la Chine? Si l’ambassadeur de Pékin à Paris n’y croit guère, il se réjouit sur Sputnik d’une relation bilatérale stable.
Il avait été très discret depuis la crise des sous-marins. Pourtant, son pays est clairement visé par ce contrat des submersibles nucléaires et par l’AUKUS, le pacte de sécurité signé entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni.
Devant la caméra de Sputnik, Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine à Paris, considère diplomatiquement qu’il s’agit d’ »affaires au sein de l’alliance occidentale ».
Mauvaise nouvelle pour la « stabilité » régionale, mais bonne nouvelle pour le rapprochement entre Paris et Pékin?
Sceptique, le diplomate estime que la France n’est pas un acteur « non aligné » dans cette ambiance « de guerre froide », et reste « alliée des Américains ».
Le représentant chinois voit toutefois d’un bon œil l’évolution des liens bilatéraux.
« Les deux pays se considèrent toujours partenaires stratégiques globaux. Les deux chefs d’État chinois et français restent régulièrement en contact et pilotent de manière stratégique le développement des relations bilatérales. »
Des déclarations qui vont dans le sens des propos de Stéphane Séjourné, conseiller politique d’Emmanuel Macron, au micro de France Inter le 21 septembre. Celui-ci différenciait la position française de la position américaine vis-à-vis de Pékin: « La France est dans un apaisement dans la région avec une compétition. Les États-Unis sont plutôt dans une confrontation avec la Chine. »
Et Lu Shaye de confirmer: « Tout le monde sait que cette alliance vise la Chine », même si l’empire du Milieu n’a pas été cité nommément. Le gouvernement chinois « s’oppose aux alliances fermées et exclusives[en vue d’une] confrontation », conclut-il.
Source: Avec Sputnik