La « Défense » israélienne met en garde contre les progrès de l’Iran dans le développement d’une bombe nucléaire qui pourrait voir le jour dans «deux ou trois mois». Pour le représentant russe auprès des organisations internationales à Vienne, il s’agit de «spéculations» qui visent à «alourdir l’atmosphère» avant les négociations sur le sujet.
L’Iran est à deux ou trois mois d’avoir les matériaux et les capacités pour produire une bombe nucléaire, indique le ministre israélien de la Défense Benny Gantz dans une interview accordée mardi 14 septembre au magazine Foreign Policy.
Le politicien estime que la diplomatie n’aidera pas à inverser les progrès de l’Iran dans le domaine des armes nucléaires. Il a noté que, du point de vue d' »Israël », un moyen efficace de contenir cela serait d’exercer des pressions à la fois politiques, diplomatiques et économiques sur Téhéran de la part des États-Unis, de la Russie, de la Chine et de l’Europe.
«L’Iran doit craindre l’implication sérieuse des États-Unis et de leurs partenaires dans cette question», a lancé Benny Gantz.
Il a déclaré que l’armée israélienne préparait ses propres mesures pour stopper ces progrès nucléaires.
«Si la situation se présente, nous y arriverons», a noté M. Gantz, avant d’ajouter en anglais: «Nous ne sommes pas les États-Unis, mais nous avons nos propres capacités.»
Le ministre a également averti qu’une course aux armements nucléaires pourrait commencer dans la région si l’Iran atteignait son but. «D’autres pays ne resteront pas inactifs», a-t-il prévenu.
Des informations semblables déjà évoquées
Le 13 septembre, le Washington Post a également évoqué les avancées de l’Iran.
Cités par le journal, des experts ayant étudié le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont fait savoir que Téhéran s’était rapproché de la possibilité d’élaborer une ogive nucléaire, ayant accumulé ces derniers mois une quantité suffisante d’uranium enrichi.
Ils estiment le délai à «environ un mois», des responsables américains l’évaluant quant à eux aux mois à venir.
Des «spéculations» dénoncées
Dans une interview accordée le 14 septembre à un média russe, le représentant russe auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a qualifié ces informations de «spéculations».
«Nous ne saluons pas ces spéculations. Il est extrêmement difficile pour un État non nucléaire de mettre au point une bombe nucléaire. Il n’y a aucun signe que l’Iran va dans cette direction».
Selon lui, ces spéculations visent à «alourdir l’atmosphère dans des conditions où toutes les parties intéressées et les États-Unis doivent se rasseoir à la table des négociations et régler le problème du rétablissement du Plan global d’action conjoint [(PAGC, ou JCPoA en anglais, aussi connu sous le nom d’accord de Vienne), ndlr]».
À Vienne, d’avril à juin, six sessions de négociations sur la restauration de l’accord nucléaire iranien signé en 2015 se sont tenues. Elles ont réuni tous les pays participant au PAGC (Iran, Russie, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine, France) et les États-Unis. Ils ont fait une pause de travail fin juin, laquelle s’est prolongée en raison de la présidentielle en Iran et de la formation d’un nouveau gouvernement dans ce pays.
Source: Sputnik