Les avocats de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers palestiniens ont révélé, tôt ce mercredi matin 15 septembre, que les deux prisonniers, Mohammad et Mahmoud al-Arda, ont été violemment torturés après leur arrestation par les forces d’occupation. Il font partie des 4 détenus palestiniens qui pnt été recapturés la semaine passée, après avoir réussi avec deux autres de s’échapper de la prison israélienne ultra-sécurisée de Gilboa, le lundi 6 septembre.
L’avocat Khaled Mahajna a raconté des détails qui « l’ont fait pleurer lors de sa visite au prisonnier du tunnel de la liberté ».
Citant le prisonnier, al-Arda, l’avocat a indiqué « qu’il avait été arrêté par hasard, au dernier moment, avec Zakaria al-Zubaidi, après qu’un soldat a tendu la main dans le camion dans lequel il se trouvait, lors d’un examen de routine. Mohammad a alors essayé de s’échapper, mais il n’a pas réussi en raison du grand nombre de soldats de l’occupation déployés sur place ».
Et Mahajna de poursuivre: « Mohamad a été sévèrement battu et n’a reçu aucun traitement jusqu’à présent. Il souffre de plusieurs blessures sur tout le corps ».
« Depuis samedi (date de son arrestation) jusqu’à aujourd’hui, Mohammad a fait l’objet d’un interrogatoire musclé et n’a dormi que 10 heures depuis sa nouvelle détention. C’est seulement hier qu’il a pu manger. »
Il a souligné que l’un des interrogateurs a dit à Mohammad al-Arda : « Vous ne méritez pas de vivre mais d’être abattu d’une balle dans la tête », notant « qu’au début de son arrestation, il a été transféré au centre d’interrogatoire de Nazareth, et là, il a été sauvagement interrogé par 20 interrogateurs des renseignements sionistes dans une petite pièce. Ils l’ont dépouillé de tous ses vêtements, y compris ses sous-vêtements, et l’ont gardé nu pendant de longues heures…puis ils l’ont transféré vers le centre des services de renseignement d’Al-Jalama ».
L’avocat a fait savoir que « Mohammad Al-Arda et Zakaria Zubeidi n’ont pas bu une seule goutte d’eau pendant les six jours de leur liberté, d’où leur épuisement et leur incapacité de continuer à marcher ».
Les interrogateurs israéliens refusent de le transférer vers une clinique pour y recevoir les soins nécessaires, notant que des cicatrices sont visibles sur son front à la suite des coups violents qu’il avait reçus lors de son arrestation.
Mahajna a souligné que le prisonnier, Mohammad Al-Arda, rejette toutes les charges retenues contre lui et garde le silence malgré toutes les tentatives de pression et de torture visant à impliquer des membres de sa famille.
Il a répondu aux accusations des enquêteurs de l’occupation en disant : « Je me suis promené en Palestine occupée en 1948. Je cherchais ma liberté et la rencontre de ma mère ».
« J’ai été très heureux de pouvoir manger des fruits des arbres de la Palestine, notamment des figues de Barbarie que je n’avais pas goutées depuis 22 ans. Je suis ravi de les avoir mangés de la plaine de Marj Ibn Amer », a-t-il confié à l’avocat Mahajna.
Concernant sa liberté après son évasion de prison via un tunnel, il a reconnu que « les quelques jours de liberté l’ont compensé de 22 ans de détention. Son retour en prison ne signifie rien pour lui ».
Mahmoud Arda: Je suis responsable du creusement du tunnel
De son côté, le deuxième avocat Reslan Mahajna a dit avoir avoir visité le détenu Mahmoud al-Arda qui était en compagnie de Yaaqoub al-Qaderi.
Il a assuré « qu’ils veillaient autant que possible de ne pas entrer dans les villages arabes afin de ne pas exposer les habitants à des interrogatoires de la part de l’occupation ».
Et d’ajouter: « les cinq autres prisonniers et moi, nous nous sommes rassemblés dans une mosquée après notre libération puis nous nous sommes dispersés ».
Mahmoud a raconté à son avocat « qu’il est interrogé, sous la torture, entre 7 et 8 heures par jour, mais qu’il est toujours en bonne santé ».
Le prisonnier a souligné qu’il avait en sa possession « une petite radio pour savoir et suivre ce qu’il se passait à l’extérieur, et il a remarqué que le moral du peuple palestinien était élevé ».
Le prisonnier, Mahmoud Al-Ardah, a dit aussi que c’est lui qui était « responsable du creusement du tunnel qui a débuté en décembre 2020 ».
Il a en outre adressé un message à sa mère : « Je te rassure que ma santé est bonne et mon moral est au beau fixe. Et j’adresse mes salutations à ma sœur à Gaza ».
Mahmoud a indiqué que « lui et ses compagnons, les 3 autres prisonniers, avaient entendu les slogans de soutien lancés par les manifestants à Nazareth, ce qui leur a remonté le moral », considérant que « la réaction populaire constitue -pour lui- une grande réussite à laquelle il a contribué ».
Yediot: Echec dans les renseignements israéliens
Dans ce contexte, le journal israélien le Yediot Aharonot a révélé, le mardi 14 septembre, que 10 des prisonniers palestiniens de la prison de Gilboa étaient au courant du creusement d’un tunnel, et ce à l’insu des services de renseignement israéliens.
« Ces derniers n’étaient pas au courant du plan d’évasion des prisonniers palestiniens, au moment où d’autres prisonniers le savaient, ce qui constitue un échec au niveau des renseignements israéliens », note le Yediot.
Il convient de rappeler que six prisonniers palestiniens ont réussi, le lundi 6 septembre, à s’évader de la prison israélienne ultra-sécurisée de Gilboa, via un tunnel creusé au-dessous du lavabo de leur cellule.
Le conducteur de la voiture pour les eaux usées, qui vidait les canalisations de la prison de Gilboa, avait informé les responsables de la prison qu’il y avait des quantités de sable dans les eaux usées, ce qui n’a pas été pris en compte par les gardiens.
Source: Traduit à partir de PalToday