L’acheminement du carburant iranien vers le Liban a porté ses fruits. Avec un feu vert exceptionnel des Etats-Unis, le Liban va essayer d’acheminer –via la Syrie et ses infrastructures– du gaz égyptien mais aussi de l’électricité venue de Jordanie, et ce malgré les sanctions américaines visant le pouvoir syrien.
Une importante délégation libanaise, la première en dix ans, a rencontré samedi à Damas le chef de la diplomatie syrienne Fayçal Moqdad et le ministre du Pétrole, Bassam Tohmé.
En conférence de presse, le secrétaire général du Conseil supérieur syro-libanais, Nasri Khoury, a indiqué que la Syrie était « prête » à aider le Liban pour « le passage du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne via le territoire syrien ».
« Les deux parties se sont mises d’accord sur le suivi des détails techniques en mettant en place une équipe conjointe », a précisé le haut responsable, entouré par des ministres libanais et syriens.
Le ministre libanais de l’Energie Raymond Ghajar a annoncé qu’une réunion aurait lieu la semaine prochaine en Jordanie avec des représentants des gouvernements libanais, syrien, jordanien et égyptien pour notamment établir un plan de travail et un calendrier.
Si le Liban négocie avec Le Caire depuis plus d’un an sur la question de l’énergie, comme l’avait affirmé à l’AFP une source proche du dossier, les sanctions américaines contre la Syrie ont toujours constitué un obstacle.
La délégation libanaise, emmenée par la vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire Zeina Akkar, comprend aussi le ministre des Finances Ghazi Wazni et l’influent directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.
En août, la présidence libanaise avait évoqué un feu vert donné par Washington pour autoriser le Liban à obtenir de l’énergie et du carburant transitant par la Syrie, une marche arrière US qui faisait suite à l’annonce du Hezbollah d’acheminer vers le Liban du carburant iranien.
Le site Tanker Trackers, spécialisé dans le suivi du transport maritime, a indiqué vendredi sur Twitter qu’un premier pétrolier iranien à destination du Liban se trouvait désormais en mer Rouge, au sud du canal de Suez, tandis qu’un deuxième avait bien quitté l’Iran.