L’ancien dirigeant soudanais Omar el-Béchir va être remis à la Cour pénale internationale, a indiqué mercredi 11 août la ministre soudanaise des Affaires étrangères.
Un ex-gouverneur et un ancien ministre de la Défense seront eux aussi remis au tribunal international. Tous sont accusés de « génocide » et de « crimes contre l’humanité » au Darfour.
« Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Mariam al-Mahdi, selon l’agence officielle Suna, lors d’une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum pour une semaine.
Le conflit au Darfour, région de l’ouest du pays, a opposé à partir de 2003 le pouvoir à majorité arabe de Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Il a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, d’après les Nations unies.
Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019, par des militaires soutenus par les Emirats et l’Arabie saoudite.
Les deux autres pontes du régime qui seront remis à la CPI sont l’ex-gouverneur de l’État du Kordofan-Sud, Ahmed Haroun, et l’ancien ministre de la Défense, Abdel Rahim Mohamed Hussein, recherchés pour les mêmes motifs. Arrêtés après la chute d’Omar el-Béchir, ils sont actuellement détenus au Soudan.
Washington salue la décision de Khartoum
En réaction, les Etats-Unis ont « salué » la décision du Soudan. « Nous exhortons le Soudan à continuer de coopérer avec la CPI en lui livrant les personnes recherchées et en partageant les preuves qu’elle demande. Il s’agirait d’une avancée majeure pour le Soudan dans la lutte contre des décennies d’impunité », a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Source: Avec AFP