Le secrétaire général du Hezbollah a prononcé ce lundi 5 juillet un discours lors de l’ouverture de la conférence intitulée « Le renouvellement du discours médiatique et de la gestion de la confrontation » à la lumière des changements introduits par la dernière guerre en Palestine occupée. Cette rencontre, en présence d’un parterre de gens travaillant dans les médias de l’axe de la résistance ainsi que d’experts, a été organisée à Beyrouth par le Bureau médiatique du Hezbollah.
Ci-dessous les idées principales du discours
Le développement du discours médiatique doit escorter l’action militaire
Nous misons énormément sur cette rencontre et les discussions qui en découleront pour notre bataille médiatique qui constitue un pilier essentiel de notre grande bataille.
L’importance des médias et du discours médiatique n’a pas besoin de clarifications pour les gens qui travaillent dans les médias. De même l’importance de développer et de renouveler le discours médiatique est une évidence en soi de point de vue élémentaire. C’est une loi de l’existence que d’éviter le statisme. Elle est d’autant plus nécessaire que ces médias font partie des outils de la bataille.
Comme nous développons nos moyens dans la confrontation militaire, sécuritaire et politique, nous devons développer les moyens de confrontation médiatique parce qu’elle fait partie intégrante de la bataille. Il faut développer ce discours pour escorter les évolutions, parce que les médias ont pour vocation de montrer ce qui se passe sur les champs politique, militaire, sécuritaire…
Le besoin pressant de perfectionner le discours médiatique est aussi le résultat des bouleversements qui ont traversé notre région et qui avaient pour but d’occulter la Palestine, voire même de la faire oublier. Si ce n’est la persévérance de la résistance et de on axe dans la lutte contre cette grande zizanie.
Il faut renouveler le discours parce que l’axe de la résistance a tenu bon et a triomphé durant ces dix dernières années sur les fronts divers. Lorsque nous disons que l’axe a tenu bon, nous nous référons aux centaines de martyrs et de blessés de guerre et aux sacrifices consentis dans ces batailles existentielles. L’un des motifs sur la nécessité de renouveler le discours médiatique réside dans la victoire éclatante de la résistance palestinienne dans la bataille Épée d’al-Qods et dans les équations qu’elle a imposées. La bataille se poursuit en crescendo et fait face à des défis et à de nouvelles équations.
Il faut avant tout identifier envers qui voudrions-nous développer le discours médiatique. Nous ne parlons pas à ce niveau de questions internes et locales mais d’un projet israélien sioniste et américain d’hégémonie dans la région et de l’occupation israélienne du Golan, des hameaux de Chébaa, des collines de Kar Chouba et d’une partie du village al-Ghajar.
Ne pas dissocier l’occupation israélienne de l’hégémonie américaine
Il ne faut surtout pas plus négliger l’hégémonie américaine dans la région. Elle est essentielle et elle est ce qu’il y a de plus dangereux parce que c’est un problème en soi. Elle est basée sur la confiscation de notre libre choix et de nos ressources pour empêcher nos peuples d’en profiter et de décider de leur sort. C’est cette hégémonie américaine qui protège Israël et il n’est pas possible de libérer la Palestine sans l’affronter. Parce que c’est cette hégémonie qui a transformé les armées de la région en squelettes sans vie. Et c’est cette hégémonie qui fournit tous les éléments de survie à l’entité usurpatrice.
Il n’est pas permis de séparer la confrontation face à l’occupation israélienne de l’hégémonie américaine. L’hégémonie américaine a détourné toutes les capacités de la région au profit de l’ennemi israélien qui en retour doit son existence et son arrogance au soutien américain.
En plus des velléités hégémoniques américaines, nous faisons aussi face à son occupation de l’Irak, à ses agressions contre le Hachd Al-Chaabi et à son occupation de l’est de la Syrie…
Les caractéristiques des médias de la résistance
A ce stade, il faut parler des caractéristiques des médias de la résistance.
Le discours médiatique de l’axe de résistance est basé sur le droit. Le droit des Palestiniens à restituer leur terre, le droit des Syriens à libérer le Golan, le droit des Libanais à libérer les hameaux de Chébaa et autres… Il est basé sur la justesse de sa cause.
Les médias de la résistance se caractérisent par leur honnêteté dans l’information. Ceci devrait perdurer car ils ont accumulé une crédibilité réelle. L’ennemi et les colons croient les médias de la résistance plus que leurs dirigeants et leurs médias.
La sincérité dans les engagements qu’elle prises a distingué cette résistance parce que depuis son déclenchement elle a été sincère et réaliste dans ses promesses, dans le cadre de ses capacités et des circonstances. La résistance qui avait promis de libérer la terre a tenu sa promesse en l’an 2000. Par la suite, quand elle a promis de ne pas laisser les détenus dans les prisons israéliennes, elle a mené une guerre pour obtenir leur libération. La résistance palestinienne à Gaza a promis de protéger al-Qods pour imposer une nouvelle équation.
L’honnêteté de la résistance concerne aussi l’espoir qu’elle insuffle. La résistance ne vend pas de rêves lorsqu’elle parle des équations de protection, elle les atteste. Lorsque nous parlons dans l’axe de la résistance de la libération de la Palestine et de l’élimination de l’ennemi israélien, nous ne parlons pas de rêves, de choses imaginaires ou de faux espoirs. Lorsque nous disons qu’al-Qods est plus proche que jamais cela veut dire qu’elle est plus proche et la bataille Épée d’al-Qods a approché al-Qods davantage, plus que jamais.
Nous n’exagérons pas dans la couverture des réalités et des évènements ni dans la description des victoires et des espoirs sur le long terme.
Une base populaire diversifiée
Autre caractéristique des médias de la résistance : ils jouissent d’une grande popularité qui plus est-il est diversifiée. Diverses tendances, intellectuelles, idéologiques, nationalistes, raciales sont unies autour d’al-Qods, des sacro-saints en Palestine, musulmans et chrétiens, autour de l’injustice infligée au peuple palestinien… elles sont tous unies autour de la Justice et contre l’oppression. Cette base populaire interagit de manière différente avec les médias de la résistance. Elle s’exprime de manière différente jusqu’à exprimer sa disposition au sacrifice et au martyre pour poursuivre ce chemin malgré les pertes en vies et les destructions occasionnées.
Autre point : les médias de la résistance ont contribué à la victoire en se basant sur les faits, les réalités, les études et les recherches.
En outre, l’un de nos atouts de force dans notre discours médiatique est notre connaissance des points de faiblesse de notre ennemi.
Les médias de la résistance ne composent pas des poèmes sur les débris mais sur les victoires réalisées.
Par ailleurs, il est nécessaire d’opter pour la complémentarité et la collaboration entre les différents médias de l’axe de la résistance et tirer profit des points positifs et des expériences accumulées comme c’est le cas dans le domaine militaire. La rivalité entre les médias de la résistance doit être remplacée par la complémentarité et l’entraide. Tout comme les différentes factions de la résistance qui travaillent de concert entre elles. il aut emprunter aux résistants certaines de leurs méthodes d’action. Elles sont efficaces.
Il faut aussi tirer profit des réseaux sociaux et transformer la menace en opportunité. Certaines études ont rapporté comment le monde a compati avec le peuple palestinien durant la bataille Épée d’al-Qods grâce justement aux réseaux sociaux.
Affronter la manipulation et la désinformation contre la résistance
Dans le travail médiatique il faut aussi faire face aux mensonges, aux manipulations, et à la désinformation sur tout ce qui concerne la résistance. Certains médias dans les pays du Golfe véhiculent des thèses sur le droit des Israéliens sur la Palestine, parfois en utilisant les versets coraniques. Ils mettent l’accent sur la puissance d’Israël arguant qu’il ne peut être vaincu. Ils œuvrent pour ternir l’image de la résistance, en lui attribuant de fausses accusations, en lui attribuant de faux motifs comme en disant que les résistants sont les larbins de l’Iran. Ces médias mettent en exergue les souffrances des gens, les difficultés qu’ils affrontent quand bien même ces gens-la sont entièrement persuadés d’avoir triomphé.
Durant la dernière guerre, l’ennemi n’avait de souci que de se façonner une image de victoire, faute d’avoir triomphé. Mais il a été incapable de le faire. Et bien certains médias arabes se sont chargés de lui façonner cette image avec le sang des enfants de la bande de Gaza.
Nous devrions avoir confiance en Dieu, en nous-mêmes, en nos frères et en nos résistants. Les mouvements de la résistance sont fidèles et sincères. Ceci n’exclut pas qu’il puisse y avoir des erreurs et des péchés, auxquels il audrait remédier.
Vous dans cette conférence étés invités à développer le discours médiatique de sorte qu’il puisse convenir avec ce qui se passe dans la région, conformément à nos capacités, tenant compte des défis et des opportunités qui se présentent afin de transformer les menaces en opportunités. Nous avons besoin de réviser notre discours et notre lexique, nous devrions procéder à une révision du contenu et de la forme tout en nous basant sur les constantes et les exploits qui ont été réalisés dans le champ médiatique. Le renouvellement du discours médiatique ne veut pas dire que le discours véhiculé jusqu’à présent était fallacieux. Le renouvellement se base sur une approche nouvelle qui répond aux besoins de la nouvelle bataille qui se profile.
Préparer l’opinion publique à la nouvelle équation: guerre régionale contre al-Qods
Ainsi, je vous demande personnellement de déployer vos efforts pour consacrer la nouvelle équation régionale sur la protection de la ville sainte al-Qods. La résistance à Gaza a voulu placer Gaza en face d’al-Qods mais nous voulons placer toute la région en échange d’al-Qods. Ce ne sont pas des paroles dans l’air. Ce sont des propos sérieux. Lorsque les sionistes sauront que toute menace de la ville sainte aboutira à une guerre régionale de grande envergure, ils réviseront leurs positions et il en découlera une équation de dissuasion tandis que nous agirons pour rassembler les atouts de force de cette équation. Il faut aussi préparer l’opinion publique pour cette équation.
Il faut pouvoir atteindre l’opinion publique neutre, sans avis pour parvenir à l’acquérir à notre cause. Et pourquoi pas celle qui se trouve dans le camp opposé. Nous devons essayer de le faire.
Travailler sur deux parcours parallèles
Il faut aussi savoir que ceux qui concoctent les plans dans la région voudraient occuper les gens dans leurs problèmes internes et détourner leur attention de tout ce qui est planifié contre eux et surtout de la question palestinienne.
Aussi faut-il œuvrer sur deux parcours parallèles : celui qui est lié à la cause principale de la oumma et celui qui se rapporte à régler nos crises internes.
Concernant la crise libanaise, tout en admettant qu’elle est due à une crise politique, crie de régime politique, à une corruption endémique, à un régime de spoliations et de monopoles sans limite, il ne faut pas perdre de vue aussi qu’elle est due à l’embargo américain qui veut punir le Liban et empêcher toute aide qui puisse lui être accordée. Les Etats-Unis veulent monter l’opinion publique libanaise contre la résistance. Ils veulent que l’environnement de la résistance s’insurge contre elle.
C’est l’ambassadrice des Etats-Unis qui empêche toute assistance pour le Liban. C’est l’administration américaine qui empêche les banques de rapatrier leurs fonds depuis l’étranger et qui empêche le Liban d’avoir recours à l’aide de la Chine et d’autres. Les États-Unis sont aussi impliqués dans la dépréciation de la monnaie libanaise.
Certains au Liban craignent par-dessus tout que les Etats-Unis ne les placent sur leur liste de sanctions. Ceux-là ne devraient-ils pas consentir ce sacrifice pour sauver le Liban qui va droit vers sa fin ? les Libanais ne méritent-ils pas ce sacrifice de leur part alors qu’ils craignent d’être sanctionnés par les Etats-Unis ?
Bien entendu, la situation actuelle est due aux politiques erronées qui ont été adoptées par les différents gouvernement qui se sont succédés. Et à la corruption. Or, la plupart des corrompus au Liban sont les alliés des Etats-Unis. Pourquoi voudraient-ils combattre la corruption aujourd’hui?
Le peuple libanais doit aire preuve de patience et travailler ardemment pour trouver les solutions convenables….
Source: Al-Manar