Le nom de Mohamad al-Deif, chef d’état-major des Brigades al-Qassam, la branche militaire du mouvement de résistance palestinien Hamas, a brillé durant la dernière escalade qui a eu lieu le mois de mai dernier entre les Palestiniens et l’entité sioniste.
Son nom a été scandée avec enthousiasme durant les manifestations des habitants de la ville sainte d’al-Qods Jérusalem, à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa lorsque les fidèles bravaient les mesures de répression des gardes-frontières israéliens, ou dans d’autres quartiers de la vieille ville occupée. Notamment à Cheikh Jarrah où les habitants jérusalémites étaient sous le coup d’un arrêt du Tribunal de Jérusalem les sommant de quitter leurs maisons au profit des colons
Les forces d’occupation avaient alors demandé aux manifestants palestiniens de ne pas mentionner son nom. Mais en vain.
« Nous sommes les hommes de Mohamad al-Deif » criaient-ils durant leurs rassemblements dans l’esplanade des mosquées où il se rendaient chaque jour pendant le mois de ramadan, malgré les tentatives israéliennes de les en empêcher.
Au cœur de ce bras de fer, et malgré ses rares apparitions médiatiques, Deif a salué dans un enregistrement sonore les habitants du quartier cheikh Jarrah et adressé un avertissement à l’entité sioniste et aux colons que la résistance ne restera pas les bras croisés à les regarder les oppresser et les agresser.
Chez les Israéliens qui l’accusent d’être le commanditaire et l’auteur de plusieurs opérations anti israéliennes, on le taxe de « Tête du serpent » ou de « Fils de la mort ». Pour les Palestiniens, il est « Le commandant héros ».
Les médias israéliens le soupçonnent depuis 2014 d’œuvrer pour préparer le Hamas à la guerre. Il aurait selon le site Walla transformé les Brigades al-Qassam en une armée de 27.000 combattants, distribués dans dix groupes régionaux, 25 brigades et 106 bataillons. 2.500 d’entre eux appartiennent à l’unité d’élites.
Sa véritable identité est Mohamad Diab Ibrahim al-Masri. Il est né en 1965 d’une famille palestinienne originaire de la localité al-Qabibat dans les territoires palestiniens occupés en 1948. Sa famille réside actuellement dans le camp Khan Younès au sud de la bande de Gaza.
Il a commencé très tôt à travailler en raison de l’extrême pauvreté de ses parents.
Il a fait ses études universitaires dans la faculté islamique de Gaza, s’était distingué dans les activités estudiantines et de secours et s’était fait remarquer par ses talents dans le théâtre.
Il a adhéré à la confrérie des Frères musulmans, et a par la suite été l’un des militants les plus actifs du Bloc islamique avant de rejoindre les rangs du Hamas.
Accusé de faire partie de l’appareil militaire du Hamas, il a été arrêté par ‘Israël’ en 1989 et il a passé 16 mois dans ses prisons sans procès.
C’est après sa sortie de prison que les activités militaires du Hamas ont été lancées.
Il a déménagé vers la Cisjordanie avec certains de ses compagnons pour y fonder une branche des Qassam. Il s’est surtout distingué comme un chef militaire après l’assassinat de Imad Akl en 1993.
C’est à cette époque qu’on l’a surnommé al-Deif, qui signifie en arabe l’invité, en raison de ses déplacements incessants.
Il a supervisé plusieurs opérations de résistance, dont l’enlèvement d’un soldat israélien, pour venger l’assassinat en janvier 1996 de l’une des icones de la résistance palestinienne Yahia Ayyach. Il a alors planifié une série d’opérations qui ont coûté la vie à plus de 50 israéliens.
Les forces d’occupation israéliennes l’ont arrêté en mai 2000 mais il a réussi à s’évader au début de la seconde intifada dans une opération très brillante. Depuis elles ont perdu sa trace et il est invisible.
Pourtant, durant cette étape, il a excellé dans la planification et l’exécution de nombreuses opérations anti israéliennes, occasionnant des centaines de tués et de blessés dans leurs rangs.
Et il est devenu l’homme le plus recherché par ‘Israël’. Des médias rapportent qu’il ne porte pas de téléphone portable ni n’utilise des appareils technologiques modernes.
Israël a tenté de le tuer à cinq reprises dans des raids aériens: en 2001, 2002, 2003, 2006 et 2014. Mais ses tentatives se sont soldées par un échec.
La tentative la plus spectaculaire est celle de 2002 lorsqu’Israël a reconnu qu’il a échappé par miracle à un raid perpétré par un hélicoptère contre un convoi de voitures dans le quartier Cheikh Radwan à Gaza.
Lors de celle de 2014, sa femme et deux de ses enfants sont tombés en martyrs et sa maison a été détruite. Alors qu’il a été blessé grièvement à la colonne vertébrale, il serait depuis paralysé et se déplace sur une chaise roulante selon certains médias.
Des rapports médiatiques israéliens ont indiqué que durant la dernière escalade, il y a eu deux tentatives d’assassinat contre sa personne. Mais le membre du bureau politique du Hamas Oussama Hamdane a assuré depuis le Liban qu’il est toujours en vie et dirige l’opération Épée d’al-Qods, lancée par les factions de la résistance palestinienne en soutien aux Jérusalémites, à al-Qods et la mosquée Al-Aqsa. Après l’annonce du cessez-le-feu, le ministre de la Défense israélien Benny Gantz a assuré que la prochaine fois, il sera certainement tué.
Selon ses compères au Hamas, il possède des moyens uniques pour rester furtif.
Selon des observateurs israéliens, il est l’homme aux 9 âmes.
Source: Médias