Ces derniers mois, l’Arabie saoudite a connu une recrudescence des tentatives d’attentats dans les zones loyalistes, alors que dans le passé, c’était la région de la minorité chiite dans l’est du pays qui a été la plus visée .
Ce samedi, les forces de sécurité saoudiennes ont traqué deux hommes à Djeddah (ouest), la capitale économique du royaume avant qu’ils ne se donnent la mort en actionnant leurs ceintures explosives, ont indiqué les autorités régionales.
Les deux hommes « se sont suicidés en détonant leurs ceintures explosives » lors d’une opération menée par les forces de sécurité contre un repaire de « terroristes » dans un quartier du sud de Djeddah, ont précisé sur Twitter les autorités de la région dont dépend cette ville.
L’opération a été menée avec succès après « un échange de tirs » avec les suspects, ont-elles ajouté sans donner d’autres détails.
Dans les images vidéo diffusées sur la Toile, il n’y a aucun son d’échanges de tirs, lesquels sont intervenus après l’explosion.
Un incendie s’est déclaré sur le lieu de la fusillade, selon des images postées par des internautes sur Twitter.
Des sources journalistiques ont indiqué que la maison dans laquelle les deux terroristes s’étaient abrités contenait des engins explosifs, raison pour laquelle l’intonation de l’explosion était violente.
Version du ministre de l’intérieur
Les forces de sécurité ont mené un raid contre un repaire de « terroristes » servant à la fabrication de ceintures et d’engins explosifs dans un quartier du sud de Djeddah, a ajouté un porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Mais les deux hommes qui s’y barricadaient ont tiré en direction des forces de sécurité, qui ont riposté. Refusant de se rendre, ils ont fini par « se faire exploser en détonant leurs ceintures d’explosifs », a poursuivi le porte-parole dans un communiqué publié par l’agence officielle Spa.
Leurs corps ont été « déchiquetés » par l’intensité de l’explosion, qui a fait sauter leur repaire, a-t-il encore dit.
Le responsable saoudien a fait état d’une deuxième opération menée simultanément samedi dans un autre quartier de Djeddah, au cours de laquelle les forces de sécurité ont arrêté un Saoudien, soupçonné de complicité avec les deux personnes tuées, ainsi qu’une femme pakistanaise que le suspect a présentée comme son épouse, a encore indiqué le communiqué.
Similitudes et particularités
Cette opération présente des similitudes avec celle du 7 janvier dernier, lorsque deux Saoudiens, soupçonnés d’appartenance à des réseaux jihadistes, avaient été abattus dans une opération de police à Ryad, selon le ministère de l’Intérieur.
Fin octobre, les autorités saoudiennes avaient annoncé avoir démantelé deux cellules « terroristes » liées à la milice wahhabite terroriste Daesh (Etat islamique-EI), dont l’une aurait projeté un attentat lors d’un grand match de football à Djeddah.
Les huit membres de ces cellules, dont deux Pakistanais, un Syrien et un Soudanais, avaient été arrêtés, selon elles.
Dans les trois cas, force est de constater que les ravisseurs ont été soi abattus soit capturés avant qu’ils ne commettent leur acte.
Alors qu’en 2014, les attaques revendiquées par Daesh dans le royaume et qui avaient principalement visé la minorité chiite ont coûté la vie à des dizaines de personnes,
Membre de la Coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre les jihadistes de l’EI en Syrie et en Irak, l’Arabie saoudite est toutefois soupçonnée de les avoir soutenus dans ces deux pays, d’autant qu’elle a de commun avec eux l’appartenance à la même école islamique, le wahhabisme.
Ce sont de hauts-responsables de son allié américain qui ont révélé ses liens suspects avec les mouvements takfiristes, dont l’ancien vice-président américain Jo Biden et l’ex-candidate à la présidentielle américaine Hillary Clinton.
Le nouveau président Donald Trump a fait sienne la cause de la lutte contre « l’islamisme radical », et n’a pas caché ses critiques à l’Arabie, notamment sur ce dossier.
L’Arabie s’est défendu d’un tel soutien arguant être elle aussi victime des attentats terroristes de ces groupuscules.
Sources: AFP, al-Mayadeen, Al-Manar