Deux roquettes se sont abattues, dimanche 4 avril, près de la base aérienne de Balad, abritant des soldats américains au nord de Bagdad, trois jours avant la reprise du «dialogue stratégique» avec la nouvelle administration américaine.
Les tirs de ces roquettes n’ont fait ni victimes ni dégâts, a indiqué une source de sécurité à l’AFP. Ils n’ont pas été revendiqués mais Washington accuse régulièrement les groupes de la résistance irakienne (Hachd al-Chaabi) de viser ses troupes.
C’est la quatorzième attaque, dont six à la roquette, visant les troupes américaines, l’ambassade des États-Unis ou des convois irakiens de soutien logistique aux troupes d’occupation depuis que Joe Biden est arrivé à la Maison Blanche en janvier.
Au cours de ces attaques –précédées par des dizaines d’autres sous l’administration de Donald Trump– deux Américains ont été tués.
Quid des 2500 soldats américains ?
Mercredi 7 avril, la nouvelle administration américaine va entamer un «dialogue stratégique» par visioconférence avec le gouvernement irakien de Moustafa al-Kazimi.
Comme un coup de pouce avant le début des discussions, Washington a déjà accordé il y a quelques jours un nouveau répit à Bagdad: quatre nouveaux mois d’exemption des sanctions visant les entités commerçant avec l’Iran, pour permettre à l’Irak d’aborder l’été –l’un des plus chauds au monde– avec assez d’électricité pour fournir les foyers en climatisation et autres équipements.
Depuis mi-février, les tirs de roquettes en Irak contre des troupes américaines ou l’ambassade des États-Unis ont repris.
Il convient de rappeler qu’en riposte aux attaques américaines contre les positions des forces de mobilisation populaire Hachd al-Chaabi, qui combattent Daech avec l’aide de conseillers iraniens, des installations militaires et diplomatiques américaines ont été prises pour cibles en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad.
Des missiles iraniens ont aussi frappé l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, en même temps que la base Aïn Asad située dans la province d’Al-Anbar, à l’ouest de l’Irak, en riposte à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe de drone américain à Bagdad.
Depuis l’assassinat de Soleimani, au côté du chef-adjoint du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes et de 10 de leurs compagnons iraniens et irakiens, le parlement irakien a voté à la majorité en faveur du retrait des forces américaines et de la coalition internationale.
Cette demande a été ratifiée par le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi lequel a envoyé deux messages au Conseil de sécurité et au commandement américain exigeant ce retrait. Mais les Etats-Unis ont refusé d’obtempérer prétextant que certaines composantes du parlement s’étaient abstenues de voter.
Depuis l’avènement d’un nouveau Premier ministre, Moustafa Kazimi, cette requête semble avoir été écartée, malgré les déclarations allant dans le sens contraire. Face au refus américain, des groupes de résistance se sont formées pour les contraindre à se retirer.
Source: Avec AFP