Le quotidien Al-Wasat de Bahreïn a annoncé jeudi avoir repris sa version en ligne, trois jours après une suspension par les autorités qui l’accusaient de « semer la sédition » en pleines manifestations contre l’exécution de trois chiites.
« Al-Wasat en ligne a repris du service jeudi », peut-on lire sur l’édition électronique du journal qui n’a pas précisé les circonstances ayant permis la rediffusion.
Dans un communiqué, le ministère de l’Information a confirmé avoir autorisé à nouveau l’édition électronique d’Al-Wasat. Il a invité les médias à « s’abstenir de publier ou diffuser tout ce qui peut semer la sédition » et prévenu qu’il agirait contre « tout ce qui peut nuire à Bahreïn et à l’unité de son peuple ». Lundi, ce ministère avait ordonné l’interdiction « immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de l’édition électronique d’Al-Wasat.
Cette mesure avait coïncidé avec un regain de tension à Bahreïn, au lendemain de l’exécution de trois chiites condamnés pour un attentat en mars 2014 qui avait tué trois policiers. Ces exécutions avaient entraîné des manifestations dans le royaume et suscité l’indignation d’organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi que des critiques internationales.
Mardi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a demandé aux autorités d’annuler la mesure frappant Al-Wasat et d’arrêter « de censurer et de harceler les médias indépendants ».
Les grandes agences de presse internationales éprouvent de plus en plus de difficultés à couvrir Bahreïn où les autorités n’ont pas renouvelé les accréditations de plusieurs de leurs journalistes en 2016.
Source: Avec AFP