Les Etats-Unis feront « le nécessaire » après des tirs de roquettes sur une base abritant des soldats américains en Irak, a déclaré le chef du Pentagone Lloyd Austin dans une interview diffusée dimanche 7 mars.
Dix roquettes ont touché mercredi 3 mars la base aérienne d’Aïn al-Assad, provoquant la mort d’un sous-traitant américain.
Les Etats-Unis se sont pour l’instant abstenus d’accuser directement une des factions de la résistance irakienne pour cette attaque, précédée de plusieurs autres avec le même mode opératoire ces dernières semaines.
« Nous encourageons les Irakiens à agir le plus rapidement possible pour enquêter sur l’incident et ils sont en train de le faire », a dit M. Austin à la chaîne ABC, en précisant que son pays rassemblait encore des informations sur ses auteurs, rapporte l’AFP.
« Mais vous pouvez vous attendre à ce que nous tenions toujours les gens pour responsables de leurs actes », a-t-il ajouté. « Le message pour ceux qui ont commis une telle attaque, c’est attendez-vous à ce que nous fassions le nécessaire pour nous défendre ».
« Nous frapperons si nous pensons que c’est ce que nous devons faire, au moment et là où nous choisissons de le faire », a-t-il poursuivi. « Nous exigeons le droit de protéger nos troupes ».
La chaîne a demandé au chef du Pentagone si l’Iran avait été informé que des représailles ne signifieraient pas une escalade.
« Je pense que l’Iran est entièrement capable d’évaluer (…) la frappe et nos activités et ils tireront leurs propres conclusions », a répondu M. Austin. « Mais ce qu’ils devraient tirer de ceci, encore une fois, c’est que nous allons défendre nos militaires et que notre réponse sera réfléchie, appropriée. Nous espérons qu’ils feront ce qu’il faut ».
Il convient de rappeler qu’en riposte aux attaques américaines contre les positions des forces de mobilisation populaire Hachd al-Chaabi, qui combattent Daech avec l’aide de conseillers iraniens, des installations militaires et diplomatiques américaines ont été prises pour cibles en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad.
Des missiles iraniens ont aussi frappé l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, en même temps que la base Aïn Asad située dans la province d’Al-Anbar, à l’ouest de l’Irak, en riposte à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe de drone américain à Bagdad.
Depuis l’assassinat de Soleimani, au côté du chef-adjoint du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes et de 10 de leurs compagnons iraniens et irakiens, le parlement irakien a voté à la majorité en faveur du retrait des forces américaines et de la coalition internationale.
Cette demande a été ratifiée par le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi lequel a envoyé deux messages au Conseil de sécurité et au commandement américain exigeant ce retrait. Mais les Etats-Unis ont refusé d’obtempérer prétextant que certaines composantes du parlement s’étaient abstenues de voter.
Depuis l’avènement d’un nouveau Premier ministre, Moustafa Kazimi, cette requête semble avoir été écartée, malgré les déclarations allant dans le sens contraire. Face au refus américain, des groupes de résistance se sont formées pour les contraindre à se retirer.