Dans une interview accordée le mercredi 4 mars à la télévision libanaise d’information Al-Mayadeen, le vice-secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a évoqué plusieurs dossiers qui concernent le Liban.
Sur la situation libanaise, politique et économique, il l’a qualifiée de « très difficile et compliquée », ayant atteint « un stade dangereux ».
Evoquant la formation du gouvernement, qui tarde à venir, 6 mois après la désignation du Premier ministre Saad Hariri, il a assuré qu’elle dépend d’une entente interne entre ce dernier et le Président de la république à la base de concessions mutuelles.
Sur les efforts du Hezbollah dans ce sens, il a assuré qu’il n’est pas spectateur, ayant proposé plusieurs médiations et solutions, tout en estimant toutefois qu’il ne peut obliger personne, tout en restant toujours disponible si les concernés décident de régler les choses.
S’agissant de la crise économique et financière au Liban où la monnaie nationale a atteint un nouveau plus bas historique, en s’échangeant 10.000 livres libanaises pour chaque dollar, accentuant l’inflation qui est déjà à trois chiffres, il l’a attribuée aux facteurs internes, mais aussi externes, évoquant les pressions américaines sur le secteur bancaire.
Interrogé sur les ingérences de l’ambassade américaine au Liban, il a révélé que cette dernière finance copieusement des médias et des hommes politiques pour ternir l’image du Hezbollah, sans y parvenir.
Sur les interférences régionales dans la crise libanaise, il a évoqué l’Arabie saoudite qui n’accepte pas que le Hezbollah face partie du gouvernement.
Le numéro deux du Hezbollah a aussi répondu aux questions sur l’assassinat du militant politique libanais hostile à la résistance, Lokmane Slim, assurant que toutes les accusations qui ont l’ont attribué au Hezbollah sont arbitraires et dictées par l’ambassade des Etats-Unis.
Rappelant à cet égard les accusations également arbitraires contre le Hezbollah concernant l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, il a insisté sur la nécessité de mener à terme l’enquête pour endommager les gens sinistrés.
Cheikh Qassem a aussi répondu aux propositions qui ont été faites la semaine passée par le patriarche maronite Bchara Raï sur la tenue d’une conférence internationale sur la crise libanaise, sur la neutralité du Liban et le monopole de l’armement aux mains de l’armée libanaise.
Il a aussi évoqué les efforts entrepris pour renouveler l’entente avec le parti du président libanais le Courant patriotique libre.
Pour terminer avec une note sur l’entité sioniste : « nous ne voulons pas déclencher de guerre mais si Israël la déclenche nous leur ferons voir les étoiles de minuit », un terme libanais qui signifie que nous leur ferons voir de toutes les couleurs !
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Au début de l’entretien, cheikh Naim Qassem a parlé de la situation actuelle au Liban où la crise économique a atteint des proportions menaçantes, avec une dépréciation de la livre libanaise, provoquant une inflation énorme. Cette semaine, des mouvements de contestation ont repris dans plusieurs régions.
« Personne ne peut défendre la situation actuelle. Tout le monde a le droit de dire que nous sommes dans une situation tragique dont nous devons sortir. Honnêtement, si le Président de la république, Michel Aoun s’entend avec le Premier ministre désigné Saad Hariri, le gouvernement sera aussitôt formé… Nous pensons que le problème est fondamentalement interne. Et tous les autres facteurs internes ou externes sont secondaires devant l’entente entre les deux présidents. Nous ne voyons aucune justification pour retarder cette entente qui exige des concessions mutuelles. Ces concessions sont possibles et n’affectent pas l’essence. Ce qui est nécessaire, c’est de faire des concessions qui ne violent aucune structure gouvernementale ni les prérogatives d’aucun des deux présidents ».
Sur les efforts du Hezbollah pour faciliter la formation du gouvernement, il a révélé :
« Le Hezbollah, par l’intermédiaire de son éminence le Secrétaire général, a proposé publiquement une issue et une solution dans laquelle il y a des concessions mutuelles. L’issue pour la formation du gouvernement consiste pour le Premier ministre à agir sur la question du nombre de ministres et pour le président de la république d’accepter l’absence du tiers de l’obstruction. Il ne semble pas qu’il y ait une solution à l’horizon, ni sur le plan interne ni externe, à moins que les présidents Aoun et Hariri ne se mettent d’accord. Dans le passé, nous avons transmis les points de vue de chacun à Ms. Aoun et Hariri pour voir la possibilité d’ajuster leurs positions. Mais nous avons constaté une obstination de leur part sur leurs positions… Si le Président Aoun et le Premier Ministre Hariri acquiescent, discutent et trouvent que notre intervention permet de résoudre certains problèmes, nous sommes prêts ».
Il a expliqué ce qui est nécessaire pour mener à bien cette formation :
« S’il n’y a pas de consentement en faveur d’un certain règlement ni pour aucune solution, cela signifie que la capacité du Hezbollah à intervenir est inexistante. Le Hezbollah n’est pas un spectateur devant l’échec de la formation du gouvernement. La preuve en est les efforts qui qu’il a déployés et ses propositions faites en public. Le Hezbollah ne peut pas faire pression ni sur Aoun ni sur Hariri parce que chacun d’eux a ses propres convictions et décisions. Nous ne sommes responsables de personne, nous ne pouvons exercer de pression sur personne et n’acceptons pas d’être dans cette position ».
Le Secrétaire général adjoint du Hezbollah a souligné : « Nous attendons qu’une certaine solution se produise. Dès le début, nous avons facilité la formation du gouvernement et nous n’avons pas été un obstacle… Dès les premiers moments, et tout le monde sait parfaitement que le Hezbollah a été indulgent dans la formation du gouvernement et nous n’avons formulé aucune demande particulière ».
Cheikh Qassem a ajouté: « Nous participons à la solution sur la question gouvernementale, mais cela nécessite le consentement des parties concernées. Hariri ne croyait pas qu’il allait devenir Premier ministre. Et ses prérogatives lui reviennent même si le gouvernement n’est pas formé jusqu’à la fin du mandat. Je ne crois pas qu’il va s’excuser. Nous ne demandons pas à Hariri de s’excuser. Nous avons salué sa désignation pour former ce gouvernement ».
Interrogé sur la situation économique libanaise et l’aide que le Hezbollah pourrait procurer, il a répondu :
« Nous n’avons pas l’intention d’interférer dans les autres milieux pour les aider à moins qu’ils ne le demandent. Car certains détraqués peuvent créer des problèmes. Cette crise est liée à de multiples facteurs. Le premier revient à l’économie rentière. S’ajoute la corruption endémique au niveau des fonctionnaires qui a conduit au gaspillage des fonds publics et la perturbation de nombreux projets. Il n’y avait pas de priorités qui profiteraient au peuple, et la responsabilité en incombe aux gouvernements successifs. Il y a également les pressions exercées par les Etats-Unis, par le biais des diverses sanctions et conditions imposées au Liban. C’est l’une des crises du Liban ».
Il a poursuivi : « Il ne faut pas oublier les tentatives de forcer le Liban à garder sur son sol les réfugiés syriens. Ceci aussi est l’une des causes des gros problèmes économiques. Un million et demi de personnes déplacées qui peuvent retourner en Syrie sont empêchées par les Nations Unies, l’Union européenne et Amérique. La question des Syriens déplacés et la pression internationale ont un impact sur la situation économique » .
Et de poursuivre : « la voie vers la solution de la crise socio-économique dans le pays commence par la première étape, qui est la formation du gouvernement. Tant que le gouvernement n’est pas formé, toutes les solutions du monde ne fonctionneront pas. Parce que le gouvernement doit mettre en place un programme de réforme et de sauvetage. Les Etats-Unis exercent une influence considérable sur la situation économique. Mais nous pouvons faire face à leurs ses pressions si nous formons un gouvernement ».
Commentant la visite du ministre qatari à Beyrouth et les interférences régionales dans la crise libanaise.
« Cette visite n’a rien à voir avec la formation du gouvernement et le ministre n’a pas contacté le Hezbollah… Il n’y a aucune preuve réelle qu’il existe des conditions régionales ou internationales qui empêchent la formation du gouvernement. L’Arabie saoudite sera-t-elle un jour satisfaite du Hezbollah ? Non, elle ne le sera jamais. En outre, quand bien même le Premier ministre Hariri réalise tous les désirs de l’Arabie saoudite, elle ne l’acceptera jamais, ni n’acceptera un gouvernement avec le Hezbollah. Ce que l’Arabie saoudite désire, personne ne peut l’admettre. Ni Hariri ni quiconque d’autre. Et c’est d’affronter le Hezbollah. Qui peut affronter le Hezbollah ? Et pour quelle raison ? C’est une composante libanaise à part entière. Elle a des représentants et travaille de manière politique. Chacun doit respecter cela ».
Interrogé sur l’explosion du port de Beyrouth qui a eu lieu le 4aout dernier, Cheikh Qassem a déclaré :
« L’enquête sur l’explosion du port est divisée en deux parties : la première consiste à découvrir ses causes immédiates, s’il s’agissait d’un acte de sabotage, d’erreurs commises ou d’une attaque israélienne. La deuxième partie de l’enquête est de continuer pour condamner les négligences ou les auteurs ou autres. Dans les enquêtes divulguées menées par les Etats-Unis, la France et l’Allemagne, ils parlent d’erreurs commises et non d’acte criminel intentionnel… Nous exigeons que les faits soient révélés, car les familles doivent être indemnisées par les compagnies d’assurance. Ce n’est pas notre travail d’annoncer les résultats de l’enquête, même si nous avons nos propres convictions à partir des éléments qui ont fuité des enquêtes. C’est plutôt le travail de la Justice et des autorités concernées. Nous espérons que le nouveau juge mettra fin à l’enquête le plus tôt possible pour soulager une grande partie des Libanais ».
Sur les activités subversives de l’ambassade américaine au Liban qui s’attelle d’arrache-pied pour ternir l’image du Hezbollah, et redorer celle de son pays, son ambassadrice Dorothy Shia distribuant en personne des masques aux automobilistes dans les rues, cheikh Qassem a dit :
« Il y a des informations selon lesquelles l’ambassade américaine a passé un contrat avec deux médias libanais et leur verse des sommes exorbitantes. Ces deux chaînes de télévision sont tenues de diffuser des reportages quotidiens qui portent atteinte au Hezbollah sur toutes les questions soulevées. Il y a aussi un groupe d’hommes politiques libanais dont la tâche principale est d’attribuer au Hezbollah tout ce qui se passe pour le discréditer ».
Interrogé sur l’assassinat du militant libanais Lokmane Slim, connu pour ses positions farouchement hostiles au Hezbollah jusqu’à proposer de décimer la communauté chiite libanaise, et dont le meurtre a été l’occasion pour certains d’accuser le Hezbollah arbitrairement, Cheikh Qassem dit :
« L’incident nous a surpris en tant que parti et nous n’avons pas d’informations sur qui aurait pu l’assassiner et les raisons de son assassinat. Avant même la publication de l’information de cet assassinat, nous avons remarqué que l’accusation allait à l’encontre du Hezbollah et véhiculant des preuves qui n’ont aucune logique. Leur justification est que le crime a eu lieu dans une zone du Hezbollah. Sachant que l’ennemi israélien s’était précédemment infiltré dans nos régions et certains de nos frères sont tombés en martyrs. Tout le monde sait ce qui s’était passé avec le martyr Lakkis et d’autres. Comment savoir à l’avance ce qui pourrait se passer dans la région. Il existe des appareils de sécurité et judiciaires compétents qui doivent révéler la vérité. Ce n’est pas notre rôle d’être le policier de la région. »
Cheikh Qassem a indiqué que des questions s’imposent sur les faits qui ont suivi cet assassinat, à savoir le refus de sa famille de livrer son téléphone portable aux autorités libanaises.
« Pourquoi le téléphone de Slim n’a-t-il pas encore été livré aux services de sécurité ? Et sur quoi s’appuient-ils dans l’accusation qu’ils lancent contre le Hezbollah ? Nous n’avons aucune information sur l’assassinat de Lokmane Slim, ni sur son auteur ni sur les raisons de son assassinat. Si nous avions des informations pouvant être utiles à l’enquête, nous les aurions donné aux enquêteurs ».
Il a indiqué : « Nous ne sommes pas obligés d’entrer dans le bazar des médias politiques et de fournir des analyses et des éventualités concernant l’assassinat. Nous rejetons toute accusation d’assassinat. Nous demandons aux appareils de sécurité et judiciaire de mener à terme leur mission et de révéler à l’opinion publique les résultats. Toute accusation est une accusation politique en lien avec les instructions américaines afin de déformer l’image du Hezbollah. Mais l’image du Hezbollah n’a pas été ternie par ces accusations ».
Il a conclu sur cette affaire : « Ils se trompent beaucoup. Car l’aura du Hezbollah est certes bien plus grand que ces petits. Ces petits qui lancent leurs accusations sans preuve, ni raison, ni aucune information. Combien avaient-ils parlé de l’explosion du port ? Tout s’est avéré faux ».
Cheikh Qassem a aussi commenté les dernières déclarations du patriarche maronite Mgr Bchara Raï, dans lesquelles il a proposé la tenue d’une conférence internationale sous l’égide de l’Onu pour résoudre la crise libanaise, la nécessité que le Liban reste neutre, a l’écart des axes de la région et le monopole de l’armement entre les mains de l’armée libanaise.
« Nous ne souhaitons pas débattre des idées que le patriarche a proposées. Nous souhaitons vivement que le comité de dialogue bilatéral existant entre le Hezbollah et le patriarcat maronite se poursuive… Nous ne discutons pas de l’idée de l’internationalisation et de la conférence internationale à partir du point de vue selon lequel il y aurait un complot ni que certains protagonistes voudraient conduire le Liban vers un lieu spécifique. Nous discutons de l’idée de la proposition de la conférence internationale ou de l’internationalisation en tant qu’idée autonome, qu’elle soit correcte ou fausse. Nous subissons une ingérence internationale compulsive dont nous souffrons. Alors comment pouvons-nous réclamer une internationalisation volontaire qui nous imposerait des conditions que nous ne pouvons supporter ? L’intervention internationale s’illustre entre autres en nous obligeant d’admettre (l’implantation) des déplacés syriens ainsi qu’à travers les sanctions américaines contre le système bancaire et contre le Liban. Les pressions internationales existent déjà. Nous voyons l’amertume qu’elles nous causent. Oui l’internationalisation est dangereuse. Elle exacerbe nos malheurs et nos problèmes. Mais une question s’impose : Est-ce que l’internationalisation peut se faire sans l’accord des parties internes ? Elle ne peut avoir lieu.
Nombreux sont nos alliés qui disent aussi qu’ils sont contre l’internationalisation et nous pensons que c’est une idée non viable.
La neutralité est censée me neutraliser moi et neutraliser les autres pays envers nous. Nous avons deux places que nous devons affronter comme un défi. Le premier camp est celui d’Israël, qui nous menace chaque jour. Qui nous en protégera ? Les grandes puissances ? Le Conseil de sécurité ? la résolution 425 avait atteint l’âge de 22 ans et les Israéliens ne l’ont exécutée si ce n’est qu’ils sont sortis humiliés grâce à la force de la résistance et à l’équation tripartite de l’armée, du peuple et de la résistance.
Certains mouvements subversifs couvrent leurs actes par les revendications sociales mais agissent directement sous la directive de l’ambassade américaine pour changer l’équation… pendant une certaine période il y avait eu des actes de sabotage et des actes destinés à être sanguinaires , tous ces événements se sont déroulés directement sous la direction de l’ambassade américaine ».
Sur l’appel fait par le patriarche maronite que seule l’armée libanaise devrait avoir le monopole de l’armement au Liban en allusion à la nécessité de désarmer Hezbollah cheikh Qassem a souligné :
« Lorsque l’armée libanaise deviendra capable et il lui sera permis de s’armer et pourra à elle seule protéger le Liban d’Israël et des takfiristes, nous serons présents dans toutes les discussions. Les grandes puissances ne nous protègeront pas parce que le projet global est le projet d’adopter Israël. La question du désarmement est certainement une directive américaine, et il y a des gens qui se sont consacrés pour donner leur coup de main dans cette direction »
« L’internationalisation est mauvaise, la neutralité n’est pas viable et la question d’enlever ses armes à la résistance affaiblit le Liban», a-t-il conclu sur cette partie de l’interview.
Cheikh Qassem a aussi parlé de Baha’ Hariri, le frère aîné du Premier ministre Saad Hariri qui a multiplié ses activités au Liban dans la foulée du mouvement de contestation qui a éclaté en octobre 2019. Des activités hostiles au Hezbollah mais aussi à son frère:
« Certains pensent que Baha’ Hariri, avec son comportement et son style, nous posera un problème. Mais il ne nous lèse ni de près ni de loin. Le problème de Baha’ Hariri est surtout avec Saad Hariri et avec le Mouvement du Futur. En fin de compte la situation sera concurrentielle là-bas. Je ne crois pas Baha’ a une chance. La manière à travers laquelle il est entré en scène n’a pas réconforté le milieu sunnite en général. Celui qui a de l’argent, des médias et un soutien international essaie de faire entendre sa voix, mais en fin de compte, ce ne sont pas les bombes sonores qui font l’avenir. Baha’ Hariri ne pouvait pas entrer dans le pays par lui-même. Il a dû coordonner avec certaines parties qui le lui ont demandé ».
La dernière partie de l’interview a été consacrée à la relation du Hezbollah avec le Mouvement patriotique libre (MPL), le parti fondé par le Président de la république Michel Aoun et dirigé actuellement par son gendre Jebrane Bassil. D’autant qu’il est question ces derniers temps de réactiver et de renouveler l’entente qui avait été conclue entre les deux en 2006.
« Le mouvement mène ses propres discussions et prépare des idées. Et nous aussi. Le comité conjoint se tiendra à la première occasion. Que personne ne s’imagine qu’un problème s’est glissé dans l’entente entre le mouvement et le Hezbollah. Le dialogue vise à l’améliorer et la consolider. Cette entente a réalisé d’énormes progrès à l’intérieur du pays aussi bien dans l’intérêt du MPL, que du Hezbollah et du Liban ».
Cheikh Qassem a eu un dernier mot sur les Israéliens, commentant les déclarations du ministre israélien de la Sécurité sur la guerre :
« Le ministre israélien de la Sécurité, Benny Gantz, soulève des questions morales pour rassurer la rue israélienne, et le Hezbollah déclare clairement qu’il n’a pas l’intention de déclencher une guerre. L’intention du Hezbollah est de rester en état de défense. Mais si les Israéliens nous attaquent, nous leur ferons voir les étoiles de midi. L’Israélien doit comprendre que l’arène ne lui est pas ouverte et que la bataille se fera au sein de l’entité israélienne ».
Source: Médias