La responsable américaine choisie par le futur président des Etats-Unis Donald Trump pour être ambassadrice à l’ONU a confirmé mercredi que Washington entendait bien déménager son ambassade en « Israël » de Tel-Aviv à Jérusalem occupée, un projet que le secrétaire d’Etat sortant John Kerry avait jugé « explosif ».
Nikki Haley, jeune gouverneure républicaine de Caroline du Sud depuis 2011, a été nommée fin novembre pour représenter Washington aux Nations unies, en remplacement de Samantha Power.
Comme pour tous les hauts responsables désignés, sa nomination doit être confirmée par le Sénat et elle était auditionnée mercredi devant sa commission des Affaires étrangères.
Interrogée sur une promesse de campagne du candidat Donald Trump de reconnaître de facto Jérusalem comme capitale d’ « Israël » en déplaçant l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, où Washington a un consulat dans la partie Ouest de la ville, Mme Haley a répondu: « Absolument. Ce n’est pas seulement ce que Israël veut, mais c’est aussi ce que ce Congrès a dit qu’il soutiendrait ».
L’administration Trump romprait ainsi avec la politique historique des Etats-Unis et de la très grande majorité de la communauté internationale.
John Kerry, qui quittera vendredi la tête de la diplomatie américaine, avait mis en garde dans un entretien la semaine dernière à la chaîne CBS contre le risque d’une « explosion absolue dans la région » en cas de déménagement de l’ambassade.
Reste que dans des interviews aux journaux britannique et allemand Times et Bild le week-end dernier, M. Trump, avait semblé tenir compte des avertissements internationaux: « Nous verrons ce qui se passe », avait-il dit.
Une des pistes de compromis évoquées par des analystes et des diplomates de l’administration américaine sortante serait de déplacer le bureau de l’ambassadeur américain désigné en « Israël » David Friedman, très favorable à l’entité sioniste, de l’ambassade de Tel-Aviv au consulat de l’ouest de Jérusalem occupée, indique le site israélien i24.
Obama rappelle à Trump combien la question israélo-palestinienne peut être « explosive »
Dans ce contexte, le président américain Barack Obama s’est dit mercredi « profondément inquiet » face au conflit israélo-palestinien, lors de sa dernière conférence de presse avant de passer le pouvoir au républicain Donald Trump qu’il a mis en garde contre une situation potentiellement « explosive ».
« Je suis inquiet parce que j’estime que le statu quo est intenable, qu’il est dangereux pour Israël, mauvais pour les Palestiniens, mauvais pour la région et mauvais pour la sécurité aux Etats-Unis », a déclaré Barack Obama.
S’agissant du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem occupée, il a mis en garde contre le fait de mener des « mouvements unilatéraux soudains » dans un « environnement explosif ».
Après avoir investi « beaucoup de temps, beaucoup d’énergie » dans le conflit israélo-palestinien, Barack Obama a dit craindre de voir disparaître la possibilité d’une solution à deux états.
« Je ne vois pas comment ce problème peut être résolu en faisant qu’Israël demeure à la fois un Etat juif et démocratique », a prévenu Barack Obama, rapporte l’AFP.
En l’absence d’un Etat palestinien, le président américain estime qu’ « Israël » court le risque « d’étendre une occupation » pour finir par avoir des « millions des gens privés de droit » dans un seul Etat.
Vilipendé par Donald Trump et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, Barack Obama a justifié sa décision de laisser passer une résolution condamnant la colonisation au Conseil de sécurité de l’ONU par la nécessité « de tirer la sonnette d’alarme ».
« Les électeurs israéliens et palestiniens doivent comprendre que la fenêtre (pour une solution à deux Etats) est en train de se refermer », a t-il dit.
Source: Divers