La Chine annoncé mercredi 20 janvier des sanctions contre près de 30 responsables du gouvernement de l’ancien président américain Donald Trump, dont son secrétaire d’Etat Mike Pompeo, pour violation de sa « souveraineté ».
« La Chine a décidé de sanctionner 28 personnes qui ont gravement violé la souveraineté » chinoise, a déclaré son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé au moment même où Joe Biden était investi dans les fonctions de président à Washington.
Outre Mike Pompeo sont notamment cités par la diplomatie chinoise Peter Navarro, conseiller au commerce de Donald Trump, Robert O’Brien, qui fut un de ses conseillers à la sécurité nationale, Alex Azar, le secrétaire à la Santé sortant, ainsi que John Bolton et Stephen Bannon, qui ont aussi conseillé le milliardaire républicain.
Toutes ces personnalités et les membres de leurs familles se verront interdire d’entrer sur le territoire chinois, y compris Hong Kong et Macao, a souligné le ministère des Affaires étrangères.
« Eux et les sociétés et les institutions qui leur sont associées ne peuvent également pas faire d’affaires avec la Chine », a-t-il ajouté.
À sa dernière journée comme secrétaire d’État américain, Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis considèrent désormais que la Chine « commet un génocide » contre les Ouïgours.
« Je pense que ce génocide est encore en cours et que nous assistons à une tentative systématique de détruire les Ouïgours de la part du parti-État chinois », a-t-il ajouté, dans un communiqué publié mardi.
Il a aussi évoqué des « crimes contre l’humanité » menés « depuis au moins mars 2017 » par les autorités chinoises contre les Ouïgours et « d’autres membres de minorités ethniques et religieuses au Xinjiang ».
« Les États-Unis appellent la République populaire de Chine à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et à mettre fin à son système de camps d’internement et de détention, de résidences surveillées et de travail forcé », a martelé Mike Pompeo.
Un homme passe devant un établissement ceinturé par une haute clôture. Une tourelle de surveillance est aussi visible.
Un homme passe devant le périmètre hautement sécurisé d’un centre destiné aux Ouigours à Dabancheng, dans la province du Xinjiang. Pékin dit qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle », mais des ONG les qualifient de « camps d’internement ».
Plus tôt dans la journée, la Chine avait tourné en dérision ces accusations de Mike Pompeo selon lesquelles un « génocide » est en cours contre les musulmans ouïgours dans sa région du Xinjiang (nord-ouest).
Cette qualification « n’est qu’un chiffon de papier à nos yeux », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.
« Ces dernières années, Mike Pompeo a propagé un nombre incalculable de mensonges et d’idées pernicieuses. Cette accusation d’un prétendu [génocide] n’est qu’un de ses mensonges absurdes et éhontés », a dénoncé Mme Hua.
La question ouïgoure constitue l’un des dossiers que Washington utilise pour mettre la pression sur Pékin. S’est ajouté récemment celui du COVID-19, sans oublier ceux de Hong Kong ou encore Taïwan. Dans leur quête hégémonique dans le monde, les Américains utilisent des questions de droits de l’homme, des droits des minorités, des revendications territoriales avec les pays voisins et d’autres procédés de couverture manipulatrice pour s’imposer et surtout affaiblir leurs rivaux, politiques ou économiques.
Le président élu Biden semble lui aussi suivre la même politique de son prédécesseur de guerre froide masquée contre la Chine . Il avait lui estimé avant son élection en novembre, selon un communiqué de son équipe de campagne publié en août, que la répression contre la minorité musulmane constituait un « génocide perpétré par le gouvernement autoritaire de la Chine ».
Source: Médias