Le Parlement libanais a voté lundi 21 décembre la levée pendant un an du secret bancaire, ouvrant la voie à un audit de la Banque centrale. Cet audit est jugé essentiel pour chiffrer les pertes de la Banque du Liban qui a refusé jusqu’à présent de transmettre les documents nécessaires à l’audit juricomptable.
L’audit juricomptable de la Banque du Liban (BDL) est l’une des conditions mise en avant par le Fonds monétaire international (FMI) avant le déblocage de toutes aides internationales au Liban.
En novembre, le cabinet d’audit international Alvarez & Marsal avait mis fin à son engagement avec ce pays, arguant d’un manque d’accès à l’ensemble des informations requises.
La BDL avait alors prétendu ne pouvoir communiquer tous les documents réclamés, notamment en raison d’une loi sur le secret bancaire.
La crise du secteur bancaire, bien que maquillée par les opérations d’ingénieries financières menées par la Banque du Liban, avait débuté en 2018, en dépit des profits colossaux annoncés par les banques libanaises jusqu’à l’année 2019.
En réalité, la Banque du Liban a ainsi reversé près de 16 milliards de dollars entre 2016 et 2018, vidant ainsi une grande partie de ses réserves monétaires en faveur des établissements bancaires.
Sur le plan économique, la crise s’est révélée au grand jour durant l’été 2019 avec une pénurie en devises étrangères pourtant nécessaires à l’achat de produits de première nécessité notamment.
Cependant, un inversement des flux financiers avait été constaté dès janvier 2019. Cette crise s’est ensuite accentuée suite à l’imposition de manière unilatérale par les banques libanaises d’un contrôle des capitaux, bloquant ainsi l’accès aux comptes.
Sources: Libnanews + AFP