Le président de la République, Michel Aoun, a reçu le mercredi 3 décembre à Baabda, le médiateur en chef américain du processus de négociations sur le tracé des frontières maritimes, l’ambassadeur John Desrocher et l’ambassadrice des Etats-Unis, Dorothy Shea.
Pour la diplomatie américaine : « Le Liban devrait renoncer à sa revendication de la zone martime de 2.200 km2, et revenir à la zone contestée, à savoir les 863 km2 ».
Selon des sources concordantes citées par le quotidien libanais AlAkhbar, la délégation américaine a brandi la menace des sanctions contre le Liban en crise, s’il ne renonce pas au 2.200 km2.
Dans ce contexte, l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, a menacé d’utiliser l’arme des sanctions dans les négociations pour faire pression sur le Liban.
Selon des sources proches dossier, Mme Shea a envoyé, ces derniers jours, des messages aux dirigeants libanais portant des menaces claires : « Tout attachement à la revendication libanaise entrave les négociations, et toute personne impliquée dans l’obstruction de ces négociations sera passible de sanctions ».
Le Liban détient les cartes prouvant sa souveraineté sur la zone revendiquée
Côté libanais, le président Michel Aoun a souligné que « le Liban souhaite que ces négociations aboutissent, car cela renforce la stabilité dans le sud et permet l’exploitation des ressources naturelles, comme le gaz et le pétrole ».
Et d’ajouter: « Les difficultés qui sont apparues lors du dernier cycle de négociations peuvent être surmontées grâce à des discussions approfondies basées sur les droits internationaux et les articles du droit de la mer ».
Al-Akhbar a appris que le président Aoun s’appuyait sur une ancienne carte aérienne britannique qui renforce la position libanaise et ne viole pas le droit de la mer.
La même réponse libanaise a été entendue par la délégation américaine qui a également visité le chef d’état-major de l’armée, le général Joseph Aoun en présence du chef de la délégation, le général de brigade Bassam Yassin.
Il convient de rappeler que Washington a demandé le report de la quatrième séance de pourparlers, qui était prévue mercredi 2 décembre. Raison invoquée : « le rapprochement des points de vue entre le Liban et ‘Israël’ ».
Les négociations entamées le mois d’octobre par l’intermédiaire de l’ONU et des Etats-Unis, étaient prévues initialement sur une zone maritime de 860 kilomètres carrés selon une carte enregistrée auprès de l’ONU en 2011. ‘Israël’ en revendiquait près de la moitié, située sur le bloc 9.
L’exploration de ce dernier et d’un deuxième bloc a été confiée en 2018 à un consortium international formé des groupes français Total, italien ENI et russe Novatek.
Mais après une révision des cartes, Beyrouth a constaté qu’elle est erronée. Il revendique depuis une zone supplémentaire de 1.430 km2 plus au sud, s’étendant dans une partie du champ gazier de Karish qu’Israël a confié à la société grecque Energean.