Le chef du Courant patriotique libre au Liban, Gebran Bassil, s’est prononcé ce Dimanche, au cours d’une allocution télévisée contre les sanctions américaines, dévoilant au public libanais les coulisses de ce dossier.
Il a rappelé : « Dans les années 90, le général Michel Aoun a été chassé du Liban. Puis il est revenu en 2005, après le départ de la Syrie, pour se voir assiégé par l’alliance quadripartite. Depuis 2005, on a demandé au général Aoun de faire partie d’une alliance pour isoler le Hezbollah, mais il a refusé et a décidé de conclure une entente avec lui sous forme de charte composée de plusieurs articles ».
Et de poursuivre : » à la suite de la guerre de juillet 2006, à travers laquelle le document d’entente a fait ses preuves qu’il a été l’un des plus importants facteurs de la victoire, les Etats-Unis ont poursuivi leurs pressions en imposant des sanctions ».
« Les Américains nous demandent d’adopter un projet sans aucune garantie d’éviter l’effusion de sang… Les discussions sur les sanctions ont commencé à voir le jour de manière sérieuse en 2018, et on m’a menacé à ce moment-là qu’ils voulaient lever mon immunité pour imposer des sanctions. Ils ont commencé à exercer contre nous la politique de la carotte et du bâton », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Toutes nos positions, même avec le Hezbollah, portent exclusivement sur la préservation des intérêts de notre patrie. Dans toutes nos discussions avec les Américains, ils n’ont à aucun moment abordé la question de la corruption depuis 2005 et jusqu’à aujourd’hui. Nous leur avons pourtant demandé de cesser d’aider et de soutenir les corrompus ».
« Pourquoi ne nous aident-ils dans cette crise économique en nous fournissant les informations nécessaires pour savoir quels fonds pillés ont été transférés à l’étranger? », a-t-il demandé.
Le chef du CPL a expliqué: « le président de la République avait récemment révélé que les Américains le pressent pour rompre immédiatement la relation avec le Hezbollah. Ma réponse immédiate et spontanée a été que ce n’est pas réalisable, car le courant ne répond à aucune instruction de la part d’aucun pays étranger ».
« Mon message à tous mes camarades du courant est de rester libre. Nous ne sommes pas des agents. Nous sommes favorables à rester amis avec tous les pays du monde, notamment avec les Etats-Unis et ce malgré ce qui s’est passé avec l’administration américaine. Ces sanctions n’affecteront pas notre relation avec le peuple américain. Leurs causes doivent être étudiées, et nous avons l’intention de développer des relations avec la nouvelle administration », a-t-il dit.
M.Bassil a affirmé: « Si j’avais accepté de rompre les relations avec le Hezbollah, m’aurait-on accusé de corruption? », ajoutant: « je résisterai à l’injustice et je réclamerai une compensation financière et morale à la Justice américaine ».
« Nous ne sommes pas d’accord avec le Hezbollah sur des questions fondamentales et idéologiques telles que la paix dans la région et l’existence d' »Israël ». Malgré cela, nous n’avons pas vu de la part de l’Iran aucune sanction, ni le Hezbollah ne nous a réprimé », a-t-il fait part.
« Les différences portent sur la question des déplacés Syriens, la naturalisation des réfugiés palestiniens, le deal du siècle, nos droits avec ‘Israël’ sur la terre, les frontières et les ressources, la question de la justice et de la paix avec Israël et le terrorisme. » a-t-il souligné.
En ce qui concerne la formation du gouvernement, M.Bassil a indiqué: « nous devons accélérer la formation du gouvernement et être fermes face à ceux qui nous attaquent et non contre l’intérieur », expliquant: « nous sommes avec la facilitation de sa formation et n’avons imposé aucune condition, ni nous ne sommes attachés à un quelconque portefeuille. Nous avons laissé le soin au président de la république et au gouvernement de fixer les principes et les normes de composition du gouvernement. Malgré cela, on nous a accusé à tort d’entraver cette formation. Notre silence a pour but de renforcer toute opportunité de positivité, mais notre tolérance et notre facilitation ne nous empêcheront point d’exprimer notre avis, sinon cela éliminera notre politique ».
M.Bassil a rejoint les partisans du CPL qui ont accompagné son discours devant le siège du mouvement à Mirna al-Shalouhi.
Source: AlManar + Agences