Le président libanais Michel Aoun a réclamé ce samedi 7 novembre des « preuves », après l’imposition de sanctions américaines contre son gendre Gebran Bassil, le chef du courant patriotique libre qu’il a fondé, sous prétexte qu’il est accusé de « corruption ».
Il a « demandé au ministre des Affaires étrangères d’obtenir les preuves et les documents ayant poussé le Trésor américain à formuler des accusations » à l’encontre de M. Bassil, a indiqué sur Twitter la présidence libanaise.
« Ces documents doivent être soumis à la justice libanaise afin qu’elle puisse prendre les mesures nécessaires dans le cas de véracité de ces données », a ajouté la présidence, rapporte l’AFP.
« S’il y a des preuves contre lui, la justice libanaise doit se saisir de l’affaire », a affirmé à l’AFP une source au palais présidentiel.
S’ingérant dans les affaires internes libanaises, le Trésor américain a annoncé le vendredi 6 novembre des sanctions financières contre le M. Bassil, qui a occupé plusieurs postes ministériels.
L’accusant sans preuve à l’appui qu’il est trempé dans la corruption au Liban et de détournements de fonds, l’administration américaine lui reproche toutefois les liens étroits de son parti avec le Hezbollah, bête noire des Etats-Unis et d’Israël à qui il a infligé deux défaites militaires. En le poussant à se retirer du Liban en l’an 2000 et en avortant sa tentative de l’éliminer dans la guerre de 2006.
M. Bassil qui a occupé plusieurs postes ministériels avant de siéger à l’Assemblée, à la tête du plus grand bloc parlementaire a fait l’objet de pressions énormes de la part des Etats-Unis pour se démarquer du parti de la résistance, mais il a refusé d’obtempérer.
A l’automne 2019, le Liban a connu un soulèvement populaire que les ONG financées par les USA ont tenté de confisquer en orientant les revendications des manifestants vers son agenda et ses slogans, mettant le paquet sur les dirigeants du CPL dont le chef de l’Etat et Gebran Bassil, et parfois même contre ceux du Hezbollah
« Les sanctions ne me font pas peur », a-t-il réagi vendredi sur Twitter. « Je ne m’insurgerai contre aucun Libanais. Je ne sauverai pas ma peau en laissant le Liban sombrer », a-t-il ajouté
« Les Etats-Unis sont les parrains du terrorisme et de la corruption », a pour sa part réagi le Hezbollah dans un communiqué publié vendredi soir.
En septembre, le Trésor américain avait déjà imposé des sanctions contre deux autres ex-ministres alliés du Hezbollah, dont Mohamad Hassan Khalil du mouvement Amal, dirigé par le chef de la Chambre Nabih Berri.
Source: Divers