Le prince héritier Mohamad ben Salmane appréhende d’être assassiné s’il en venait à normaliser les relations de son pays avec l’entité sioniste, à l’instar des Emirats arabes unis et du Bahreïn.
C’est ce qu’il aurait confié au milliardaire israélo-américain Haïm Saban qui a révélé la teneur de sa conversation avec MBS lors d’une campagne par internet menée le mois dernier, pour soutenir le candidat américain à la présidentielle Joe Biden. Le milliardaire étant lui-même un fervent soutien aux démocrates aux Etats-Unis.
Lors d’un entretien avec le quotidien israélien Yediot Ahronot, Saban a révélé avoir rencontré leur jeune émir lors d’un diner. « Je lui ai demandé pourquoi il gardait les relations avec Israël loin des radars… Il m’a répondu qu’il pourrait le faire un jour mais qu’il craignait d’être attaqué par les Qataris et les Iraniens et qu’il appréhendait le chaos dans son pays », a-t-il signalé.
Selon le quotidien israélien Haaretz, citant toujours Saban, le prince héritier saoudien lui a révélé qu’il ne pouvait suivre ses deux voisins émirati et bahreïni dans la normalisation des relations avec Israël car ceci aboutirait à son assassinat par l’Iran, le Qatar et son peuple.
Le Haaretz n’a pas précisé quand et où ces propos ont été tenus par MBS devant Saban, signalant que ce dernier était parmi les rares démocrates qui étaient présents lors de la cérémonie de signature des accords d’Abraham entre Israël, les EAU et le Bahreïn, le 15 septembre dernier, à la Maison blanche.
Un rapport publié par l’Institut des études du Proche-Orient avait signalé le 2 octobre dernier que MBS hésite a établir des liens avec Israël parce que ceci pourrait lui couter très cher.
La première raison invoquée dans ce rapport est que son père le roi Salmane serait engagé de réaliser une paix arabo-israélienne globale en vertu de l’Initiative arabe que Riad avait parrainée à Beyrouth en 2002, dans le cadre de la Ligue arabe.
La seconde raison serait la présence d’éléments fondamentalistes extrémistes au sein de l’institution religieuse saoudienne ayant encore un poids important au sein de la société saoudienne qui est encore très conservatrice.
En outre, subsiste aussi la crainte que la Turquie et l’Iran ne raflent à l’Arabie son leadership du monde islamique et ne réclament la gestion des lieux saints en péninsule arabe.
« Mener la bataille contre ces éléments sur Israël pourrait ne pas être souhaitable pour le moment, en conclut le rapport.
Au lendemain de l’accord entre Abu Dhabi, Manama et Tel Aviv, sous le parrainage de Washington, une étude israélienne sur les réseaux sociaux arabes avait conclu que 90% des réactions étaient hostiles à la normalisation avec l’entité israélienne.
Source: Médias