Au moins 150 miliciens affiliés à la Turquie ont été tués et 200 autres blessés, le lundi 26 octobre dans des frappes attribuées à la Russie, contre leur camp à Idleb en Syrie.
Selon la télévision d’information libanaise al-Mayadeen Tv, citant des sources sur place, un bombardier russe a visé un camp appartenant à la milice pro turque Faylak al-Cham qui se trouve dans la région de Jabal al-Douayli , à proximité de Salkine, dans le nord de la province d’Idleb.
Les missiles ont détruit le camp presque entièrement, provoquant des explosions dont la détonation a été entendue dans la plupart de la province d’Idleb, jusqu’en Turquie, selon ces sources.
La frappe a éliminé aussi l’élite des miliciens et leurs entraineurs syriens et étrangers, sur lesquels la Turquie comptait pour effectuer des missions spéciales dans la province d’Idleb et ses zones d’influence au nord d’Alep.
La plupart des 200 blessés sont dans un état critique.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), a pour sa part fait état dans un premier temps de la mort de 78 combattants et de quelque 90 qui ont été blessés.
Cette instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale a toutefois signalé que le bilan pourrait encore être revu à la hausse car certains blessés se trouvent « dans un état critique ».
Selon le site d’information libanais aux capitaux qataris al-Modon, l’agence ANNA proche du ministère russe de la Défense a publié des photos aériennes du raid affirmant que deux avions russes ont largué une demi tonnes d’explosifs sur un camp de la coalition de milices jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham (HTC), alors que les miliciens se préparaient à une remise de diplômes, après une session de formation militaire. L’agence russe a indiqué que les informations obtenues par les Russes sur ce camp leur avaient été transmises par la milice Hourraseddine, persécutée par HTC.
Selon l’AFP, Seif al-Raad, un porte-parole du Front national de libération, une coalition de milices rebelles affiliés à Ankara dont fait partie Faylaq al-Cham, a confirmé à l’AFP des frappes russes qui ont fait « des morts et des blessés ».
Il a dénoncé les « violations » par l’aviation de Moscou et par les forces du régime de la trêve avec « des positions militaires, des villages et des localités pris pour cible ».
Dans la guerre en Syrie, la Russie aide militairement le pouvoir syrien et la Turquie soutient des groupes terroristes dans la province d’Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest du pays.
Les deux puissances étrangères ont négocié à plusieurs reprises des cessez-le-feu précaires pour cette zone et une trêve tient depuis mars en dépit d’affrontements sporadiques dans cette région proche de la frontière turque.
La majeure partie de la province d’Idleb est sous contrôle de la coalition des milices jihadistes takfiristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda présente également dans des zones de territoires adjacents dans les provinces voisines de Lattaquié, Hama et Alep.
La trêve adoptée en mars avait stoppé une énième offensive de l’armée syrienne qui avait réussi en quelques mois à grignoter un peu plus des territoires échappant à son contrôle.