Le prince héritier saoudien Mohamad ben Salmane fait partie des cinq dirigeants arabes qui se sont vus décerner le prix des Amis de Sion de la part du Centre sur l’Héritage des Amis de Sion (Friends of Zion Heritage Center).
Situé dans le centre de la ville sainte de Jérusalem al-Quds occupé, ce centre a été fondé en 2015 par l’évangéliste américain Mike Evans.
Ce dernier a expliqué les raisons de ce choix selon la vidéo de son discours relayée sur la Toile et les réseaux sociaux.
« Aucun leader dans le monde musulman ayant autant d’influence sur les décisions dans le monde islamique n’a autant œuvré comme lui pour amener le monde islamique à soutenir Israël », a-t-il déclaré, lors de la remise de ce prix au cours d’une cérémonie organisée le mois d’août dernier.
Et de poursuivre : « en vérité c’est le personnage clé dans la région. Lorsque je vois son pays admirable sous son règne, il a entièrement modifié le programme d’éducation en faveur de la lutte contre l’antisémitisme. Y compris dans les mosquées et entre les Imams. Il ne leur est plus jamais permis de prêcher le jihad et la haine contre les juifs ».
M. Evans rapporte aussi la teneur de sa conversation avec MBS, lorsqu’il l’a rencontré et lui a confié que sa mère était une juive éthiopienne.
« Lorsque j’ai rencontré le prince héritier, il m’a dit qu’il comprenait le peuple juif parce que sa mère était juive, il m’a dit appris que c’était sa mère qui en réalité dirigeait la maison de son père et qu’elle était juive éthiopienne. Il m’a aussi raconté ses sentiments personnels à l’égard d’Israël et il m’a dit que les Palestiniens avaient une simple solution, celle de copier Israël. Ils ont besoin de copier Israël. Il admirait beaucoup Israël et n’admirait pas du tout les Palestiniens et leur corruption ».
En juin 2019, lors de la 8ème conférence annuelle du quotidien israélien Jerusalem Post, Evans avait déclaré que MBS lui avait raconté lorsqu’il l’a rencontré que sa nourrice était « une juive fondamentaliste évangéliste d’origine éthiopienne ». Pour lui expliquer les raisons pour lesquelles il aimait les Juifs et les Chrétiens, en réponse à sa question.
MBS s’était rendu en mars 2019 aux Etats-Unis, où il a passé trois semaines durant lesquelles il voulait réaliser « une offensive de charme », selon les agences internationales et vanter ses réformes et sa politique au Moyen-Orient, visitant 7 villes américaines. C’était bien avant l’assassinat du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi, tué et découpé en morceaux dans le consulat de son pays en Turquie. Assassinat imputé à MBS et à son entourage, de l’aveu des renseignements américains.
« Gardez vos yeux sur ce prince héritier c’est l’un des hommes les plus brillants sur la planète, l’un des plus éloquents, le plus qui a une vision de l’avenir. Je peux vous dire que tout ce qui va de l’avant dans le monde sunnite, je crois qu’il se fait grâce à son leadership », a-t-il souligné en annonçant qu’il lui accorde le prix des Amis de Sion.
Les autres dirigeants arabes qui ont obtenu ce prix sont le roi du Bahreïn, Hamad ben Khalifa, et le Premier ministre émirati Mohamed ben Rached al Maktoum, le nouveau sultan d’Oman Haïtham Ben Tarek et le roi du Maroc Mohamad VI.
A la mi-septembre, le Bahreïn et les EAU ont conclu un accord de normalisation avec l’entité sioniste, sous la houlette des Etats-Unis. Le Soudan est sur le point de suivre le pas, après avoir obtenu la suspension par les Etats-Unis des sanctions dont il faisait l’objet, et le paiement par l’Arabie saoudite des 335 millions d’indemnisation aux proches de victimes américaines d’attentats perpétrés dans plusieurs pays africains, lorsque Khartoum avait accueilli sur son sol le fondateur d’al-Qaïda Oussama ben Laden.
L’Arabie saoudite semble craindre franchir ce pas, par crainte surtout de la réaction de l’opinion publique arabe. Une étude israélienne avait conclu depuis deux semaines, à la base des réactions observées sur les réseaux sociaux arabes, que 90% d’entre elles étaient hostiles à la normalisation.
L’annonce de normalisation par Riyad risque surtout de compromettre son leadership dans le monde arabe et islamique, d’autant que la Turquie et l’Iran qui le lui rivalisent ont rejeté ces accords et restent attachés aux droits du peuple palestinien. Chacun d’entre eux d’une intensité différente.
Source: Divers