Le parti de l’oppositon bahreïnie al-Wefaq a refusé la formalisation de la normalisation des relations entre le régime et l’entité sioniste, alors que ces protagonistes veulent signer entre six et huit protocoles.
Une délégation israélienne en visite à Manama et des représentants de Bahreïn, une monarchie arabe du Golfe, vont signer en soirée « un communiqué conjoint (qui) marquera l’établissement de relations diplomatiques complètes », a précisé le responsable israélien sous le couvert de l’anonymat.
Une fois le document signé, les deux pays vont pouvoir ouvrir des ambassades, a-t-il ajouté.
Le peuple bahreini dénonce cette normalisation
L’association Al-Wefaq a affirmé dans un communiqué, en réaction à cette formalisation, que le peuple de Bahreïn rejette la normalisation entre le Bahrein et l’entité sioniste.
Al-Wefaq a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à exhorter le gouvernement à permettre aux Bahreïnis « de dire leur dernier mot sur l’accord avec le gouvernement d’occupation sioniste ».
La déclaration d’Al-Wefaq a dénoncé « le totalitarisme et l’autoritarisme du régime bahreini dans la prise de décisions souveraines en concluant des accords internationaux qui contredisent la constitution et s’opposent au consensus bahreïni et aux valeurs nationales », soulignant que « le peuple bahreïnie a le droit d’exprimer son opinion sur une question aussi souveraine ».
Le communiqué a déclaré que « cet accord est illégal, parce que l’autorité bahreinie s’y est engagée à un moment où elle pratiquait les formes les plus extrêmes de répression et de dictature, empêchant les citoyens d’exprimer leur rejet de cet accord ».
« Si la machine de répression avait cessé, le monde aurait pu constater que plus de 95% des Bahreïnis exprimeraient leur avis en s’opposant à l’accord et à la normalisation avec les sionistes par tous les moyens pacifiques », ajoute le communiqué.
« Israël » et Bahreïn doivent signer « entre six et huit » protocoles d’accord
Selon le responsable israélien sous le couvert de l’anonymat, en plus du communiqué établissant des relations diplomatiques, « Israël » et Bahreïn doivent signer « entre six et huit » protocoles d’accord, notamment sur une coopération économique.
Sans entrer dans les détails, il a confirmé que la coopération sécuritaire serait à l’ordre du jour des discussions bilatérales.
Début octobre, Yossi Cohen, le chef du Mossad, le service de renseignement israélien, s’est rendu à Manama pour des discussions avec les hauts responsables de la sécurité bahreïnis.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété à plusieurs reprise que d’autres pays arabes pourraient établir des relations diplomatiques avec « Israël », estimant que ces pays privilégiaient désormais l’aspect économique plutôt que la résolution du conflit israélo-palestinien.
Plus tôt cette semaine, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a tenté de convaincre l’Arabie saoudite de normaliser les relations avec « Israël ».
Après avoir reçu son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhane, il a dit que les accords avec les Emirats et Bahreïn « reflètent les changements en cours dans la dynamique de la région ». « Ces pays reconnaissent à juste titre le besoin de coopération régionale pour contrer l’influence iranienne et favoriser la prospérité ».
« Nous espérons que l’Arabie saoudite envisagera de normaliser ses relations aussi », a-t-il ajouté.
A ses côtés, le ministre saoudien n’a pas évoqué ce sujet.
Une reconnaissance de l’entité sioniste par l’Arabie saoudite constituerait un vrai tournant au Moyen-Orient. Mais le Royaume a clairement dit qu’il ne suivrait pas l’exemple des Emirats et de Bahreïn, qui ont rompu un « consensus arabe » conditionnant toute normalisation avec l’entité sioniste à un règlement du conflit israélo-palestinien. Mais Riad n’a pas critiqué la démarche de normalisation de ses deux alliés les plus étroits dans le Golfe.
Source: Avec AFP