Les Etats-Unis vont parapher vendredi un contrat pour financer à la place de la Chine la construction de deux nouvelles tranches de la seule centrale nucléaire roumaine, a annoncé l’ambassadeur américain à Bucarest.
Un « accord de coopération inter-gouvernementale visant à moderniser un réacteur nucléaire et à construire deux nouveaux réacteurs sur le site de Cernavoda » (sud-est) sera signé à Washington par le ministre roumain de l’Energie Virgil Popescu et son homologue américain Dan Brouillette, a indiqué Adrian Zuckerman dans un message vidéo.
Selon lui, « ce projet d’un montant total de huit milliards de dollars sera un paradigme » pour la future coopération économique entre les deux pays.
Un accord de financement portant sur Cernavoda et sur d’autres projets, soit « le package financier le plus substantiel jamais reçu par la Roumanie », sera signé par la suite avec l’Exim Bank, a précisé M. Zuckerman.
Interrogé par l’AFP, le ministère roumain de l’Energie a indiqué que les détails de cette coopération seraient rendus publics après la signature des deux documents.
Bucarest avait rompu en juin un accord avec le groupe China General Nuclear Power Corporation (CGN) visant la construction de deux nouveaux réacteurs, depuis qu’il été placé sur une « liste noire » d’entreprises par les Etats-Unis au motif qu’il a cherché à dérober des technologies américaines pour un usage militaire.
Le CGN avait été l’unique candidat à la construction des tranches n° 3 et 4 de Cernavoda lors d’un appel d’offres lancé par Bucarest en 2014.
La compagnie Nuclearelectrica, détenue majoritairement par l’Etat roumain, s’était engagée à chercher d’autres investisseurs, le gouvernement affirmant privilégier « un partenaire au sein de l’UE ou de l’Otan ».
Le groupe CGN est partenaire du français EDF sur deux sites nucléaires, en Chine et en Angleterre avec le projet de centrale Hinkley Point C.
La Roumanie peine depuis une dizaine d’années à démarrer le projet de Cernavoda, son unique site nucléaire. Six compagnies européennes — GDF Suez, Iberdrola, CEZ, RWE, Enel et ArcelorMittal — qui avaient signé en 2008 un accord avec Nuclearelectrica s’en sont retirées l’une après l’autre en raison des incertitudes entourant l’avenir de la centrale.
Les deux réacteurs en fonctionnement de Cernavoda fournissent ensemble environ 17% des besoins d’électricité de la Roumanie.
Source: Avec AFP