Les rencontres entre responsables originaires des Etats arabes modérés et ceux israéliens deviennent plus publiques et plus fréquentes aussi.
Le but affiché étant incessamment de lutter contre la soi-disant « menace nucléaire iranienne ». Il se profile par derrière des velléités de former une alliance régionale avec les monarchies arabes contre la République islamique d’Iran.
Ceci s’est visiblement manifesté lors de la dernière de ces rencontres qui a eu lieu depuis trois jours à New York.
Elle a réuni des diplomates originaires des monarchies du Golfe et des personnalités libanaises avec des personnalités israéliennes bien connues. Dont à leur tête l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni.
Parmi les invités arabes figure Youssef al-Oteïbi, qui a été l’ambassadeur des Emirats arabes unis en France. Les Emirats ont effectué le mois passé des manœuvres militaires conjointes avec les israéliens et les Emiratis
Etat également présente l’ancienne ambassadrice du Bahreïn aux Etats-Unis, la conseillère juridique Haya Rached al-Khalifeh, membre de la famille au pouvoir depuis plus de deux siècles dans ce pays. Les relations de longue date entre ce clan et les milieux sionistes ne sont plus un secret.
Il y avait aussi le chercheur dans le centre de Rafic al-Hariri affilié au Conseil Atlantique à Washington, le saoudien Mohammad Khaled al-Yahia, dont le pays avance à grand pas vers la normalisation affichée avec l’entité sioniste.
Ainsi que le chercheur libanais dans l’Association de défense des démocraties, Tony Badrane.
Pendant une journée complète, indique le journal libanais al-Akhbar, les arabes modérés se sont concertés avec l’Israélienne Livni et d’autres sur les moyens de faire face à l’Iran.
« L’Iran est un Etat qui ne veut pas de relations normales avec les Etats de la région et si Téhéran s’était comportée d’une façon rationnelle et d’une manière calculée, elle aurait pu être un facteur de stabilité dans la région », a dit le diplomate émirati, lors d’une séance intitulée « Un an à l’accord nucléaire iranien : une vision émiratie ».
Selon Oteïbi, les conditions ne sont pas propices pour créer un climat en faveur des échanges des investissements, indiquant qu’aucune banque émiratie n’a décidé de se rendre à Téhéran.
Sachant que les EAU ont été à la fin du siècle dernier la principale destination des investissements iraniens estimés à des dizaines des milliards de dollars.
Enchainant sur la situation interne iranienne, il a évoqué la présence de soi-disant « voix modérées », qu’il faut renforcer, estimant toutefois que les fondamentalistes sont plus forts.
Selon lui, « l’Iran aspire à ressusciter son empire perse » et se comporte comme s’il était « le Vatican des chiites ». « Nous au Moyen-Orient la considérons comme étant une partie intégrante du problème et non de la solution », a-t-il avancé. Selon lui, après la signature de l’accord nucléaire « son comportement est devenu pire qu’avant ».
Durant la deuxième séance intitulée « Le rôle de l’Iran dans la déstabilisation la région », et dirigée par le directeur du Centre juif pour les questions de sécurité nationale, le dénommé Mikael Makowski c’est le chercheur libanais Tony Badrane qui a pris la parole : « La Russie contrôle l’ouest du ciel syrien, alors que l’Iran contrôle son sol », a-t-il signifié. Il a critiqué la politique du président américain Barack Obama pour avoir d’après lui « adopté la politique de non renversement de l’Etat syrien ».
Durant cette même réunion, le saoudien al-Yahia a accusé l’Iran d’être le responsable de la guerre au Yémen affirmant que « 39 des missiles tirés contre l’Arabie saoudite sont de fabrication iranienne de type Zalzal ».
Dans l’après-midi, la conseillère juridique Bahreïnie s’est assise aux côtés de l’ancienne ministre israélienne pour discuter du thème « un an après l’accord, l’Iran a-t-il changé de comportement ? ».
Elle s’est mise d’accord avec elle pour taxer « l’Iran d’ennemi numéro un ».
Avant que Livni ne prenne la parole pour dire : « « il existe une réelle chance pour mettre au point une alliance régionale contre l’Iran et que nous ne devons surtout pas rater ».
Elle s’est dite surprise de voir le monde « avoir baissé ses critères sur l’Iran ».
Et la femme politique israélienne de réclamer à ses hôtes arabes: « Même après l’accord, l’Iran présente une menace régionale, car c’est un Etat extrémiste qui exporte le terrorisme et qu’il faut stopper. Pour cela, il faut conclure contre lui une alliance régionale».
Traduit par notre rédaction du journal libanais al-Akhbar