Le Liban en crise a annoncé mercredi le lancement d’un audit juricomptable de la Banque centrale, une mesure réclamée avec insistance notamment par la France et le Fonds monétaire international (FMI).
Le ministre des Finances Ghazi Wazni avait signé début septembre des accords avec différents cabinets internationaux –Alvarez & Marsal KPMG et Oliver Wyman– pour mener à bien cet audit, en plusieurs étapes.
L’annonce coïncidait avec une visite le 1er septembre du président français Emmanuel Macron, la deuxième en moins d’un mois à Beyrouth. Le chef de l’Etat français avait martelé à plusieurs reprises l’importance d’une telle procédure, « indispensable » selon lui.
« Aujourd’hui (mercredi), a débuté la première phase de l’audit juridique qui doit être mené par Alvarez & Marsal », a annoncé le ministère des Finances dans un communiqué.
Le cabinet de conseil en transformation d’entreprises doit ainsi fournir « dans les 24 heures » au ministre des Finances « une liste préliminaire comprenant des informations demandées à la Banque centrale », selon le communiqué.
Les trois cabinets internationaux doivent ensuite former des équipes pour commencer à travailler ensemble « très prochainement » sur l’audit.
Déjà en plein effondrement économique, le Liban avait initié mi-mai des négociations avec le FMI pour obtenir une aide financière, mais le processus est au point mort.
Le FMI appelle aussi les autorités à des réformes, réclamant plus de « transparence » et des « audits complets pour les institutions-clés, y compris la Banque centrale ».
Alors que le pays connaît depuis plus d’un an une dépréciation historique de sa monnaie nationale, le gouvernement accuse régulièrement le gouverneur de la Banque centrale depuis plus de 20 ans d’être responsable de la crise. Riad Salamé a de son côté maintes fois défendu son bilan.
Après l’explosion, le gouvernement de Hassan Diab a démissionné le 10 août.
Son successeur Moustapha Adib s’est engagé à former rapidement un gouvernement d’experts, promettant des réformes et un accord avec le FMI.
Depuis Beyrouth, M. Macron avait récemment assuré que les partis politiques s’étaient engagés auprès de lui à former le nouveau gouvernement sous deux semaines, mais aucune avancée n’a encore été constatée sur ce dossier.
Source: Avec AFP