Un haut responsable militaire saoudien et son fils, appartenant à la famille royale, ont été limogés lundi 31 aout, ont annoncé des médias officiels.
Le prince Fahad ben Turki, commandant des forces conjointes ayant dirigé la coalition contre le Yémen, et son fils Abdulaziz ben Fahad, vice-émir de la région d’Al-Jouf, font l’objet d’une enquête pour corruption, à en croire le régime saoudien.
L’Arabie mène depuis mars 2015 une guerre destructrice contre le Yémen. La coalition militaire, dirigée par l’Arabie, n’a toujours pas réussi à avancer face à l’armée yéménite et aux forces d’Ansarullah à Sanaa et dans plusieurs autres provinces stratégiques.
Plusieurs autres officiers et civils du ministère de la Défense sont aussi poursuivis pour corruption, selon un décret royal cité par la presse officielle saoudienne.
Il s’agit de la dernière purge lancée depuis le limogeage fin août de gouverneurs et fonctionnaires du ministère de l’Intérieur accusés de corruption dans le cadre de projets touristiques en développement dans le royaume, selon l’AFP.
En mars, l’ONG Human Rights Watch s’était inquiétée de l’arrestation de 298 responsables saoudiens également accusés de corruption, soulignant de possibles « poursuites injustes » dans un système judiciaire opaque.
Des responsables militaires et juridiques faisaient partie des personnes arrêtées pour corruption et détournement d’un montant total estimé à 379 millions de rials (soit plus de 85 millions d’euros), selon Nazaha, un organisme étatique de lutte contre la corruption.
Début novembre 2017, une vaste campagne anticorruption avait été lancée, sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane. Des centaines de princes, ministres et hommes d’affaires ont été détenus dans l’hôtel de luxe Ritz-Carlton de Ryad.
Beaucoup y ont été retenus pendant plusieurs semaines et relâchés après avoir signé des accords financiers avec le gouvernement, qui a indiqué avoir récupéré plus de 400 milliards de rials (plus de 90 milliards d’euros).
Cette purge avait été dénoncée par des critiques comme un racket et un abus de pouvoir du prince Mohammed ben Salmane.