Les Etats-Unis se sont trouvés isolés vendredi 21 août aux Nations unies sur le dossier iranien, 13 des 15 pays membres du Conseil de sécurité ayant exprimé leur opposition à la volonté de Washington d’imposer à nouveau des sanctions internationales visant Téhéran.
Les opposants ont fait valoir que l’initiative de l’administration Trump s’appuyait sur une procédure prévue par l’accord de 2015 sur le programme nucléaire de l’Iran, un accord que les Etats-Unis ont dénoncé il y a deux ans déjà.
Au cours des 24 heures qui ont suivi le déclenchement par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, du compte à rebours de 30 jours avant un retour aux sanctions de l’Onu contre la République islamique, parmi lesquelles un embargo sur les armes, des alliés historiques de Washington comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne ou la Belgique, mais aussi la Chine, la Russie, le Vietnam, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Niger, l’Afrique du Sud, l’Indonésie l’Estonie et la Tunisie ont exprimé leur opposition par écrit, selon des lettres que Reuters a pu consulter.
Mike Pompeo a mis en garde vendredi la Russie et la Chine contre un refus de sanctionner Téhéran en les menaçant de mesures de représailles.
La semaine dernière, seule la République dominicaine avait joint sa voix à celle des Etats-Unis lors du vote au Conseil de sécurité sur la proposition américaine de prolonger un embargo sur les armes visant l’Iran après son expiration en octobre.
Selon le processus que Washington dit avoir enclenché, toutes les sanctions prises par l’Onu contre l’Iran devraient s’appliquer de nouveau à minuit GMT le 19 septembre, quelques jours avant l’intervention prévue de Donald Trump pendant l’assemblée générale annuelle de l’organisation.
Pour contrer l’argument selon lequel ils ont eux-mêmes dénoncé l’accord de 2015 prévoyant les sanctions, les Etats-Unis arguent du fait que la résolution de 2015 du Conseil de sécurité les mentionne toujours comme l’un des participants à l’accord.
Mais dans une lettre commune adressée jeudi au Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France déclarent que « toute décision ou mesure prise sur la base de cette procédure ou son issue éventuelle serait dénuée de tout effet juridique ».
Source: Reuters