Face à des grèves et des manifestations qui persistent en Biélorussie depuis la présidentielle du 9 août remportée par Alexandre Loukachenko, le ministre biélorusse de l’Intérieur a accusé l’étranger de financer les protestations. Selon lui, les hommes sont payés environ 10 euros et les femmes environ 20 euros.
Le ministre biélorusse de l’Intérieur, Youri Karaïev, a déclaré ce 16 août lors d’un rassemblement sur la place de l’Indépendance à Minsk que le cœur des manifestants en Biélorussie dans les «chaînes de protestation» était financé par l’étranger, rapporte l’agence d’État Belta.
Selon l’officiel, les hommes sont payés 30 roubles biélorusses (environ 10 euros) et les femmes 60 (environ 20 euros).
«On les utilise à leur guise, on contrôle leur conscience et leur subconscient», a ajouté Youri Karaïev.
En outre, le ministre biélorusse de l’Intérieur a assuré que tous les cas de recours à la violence et d’abus d’autorité par la police feront l’objet d’une enquête après la stabilisation de la situation dans le pays.
«C’est bien dommage, je m’y oppose. Cela ne devrait pas être comme cela. Nous allons enquêter sur tous les cas. Pas maintenant, mais quand tout se calmera», a-t-il déclaré.
Des excuses déjà présentées
Quelques jours plus tôt, le ministre biélorusse de l’Intérieur s’était excusé pour les personnes blessées par hasard pendant les manifestations dans le pays, en assumant la responsabilité.
Pour ce qui est des incidents concernant les journalistes, il a souligné qu’il s’était toujours prononcé contre toute violence à l’encontre des représentants des médias, mais a appelé ces derniers à «ne pas se jeter dans la gueule du loup».
Le pays envahi par des grèves et des manifestations
La Biélorussie est en proie à des grèves et des manifestations depuis la présidentielle du 9 août. Cette dernière a été remportée par le Président sortant, Alexandre Loukachenko, avec plus de 80% des voix.
Plusieurs habitants de Minsk sont de nouveau descendus le 14 août dans la rue avec des fleurs pour former des «chaînes de solidarité». De nombreuses grandes usines ont rejoint le mouvement de contestation post-électorale à Minsk, Grodno et dans d’autres villes.
Selon le bilan officiel, plus de 6,500 manifestants ont été interpellés. 150 personnes restaient hospitalisées après les émeutes des journées précédentes, indique le ministère de la Santé. Comme le note le ministère biélorusse de l’Intérieur, des centaines de personnes ont été blessées pendant les émeutes, parmi lesquelles plus de 120 agents des forces de l’ordre.
Source: Sputnik