Une démarche vouée à l’échec selon les experts, les Etats-Unis ont remis le lundi 22 juin à leurs partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution proposant de prolonger pour ce pays un embargo sur les armes.
Cette proposition va a fortiori buter sur le rejet des Russes et des Chinois, qui ont d’ores et déjà affirmé et à plusieurs reprises qu’ils voteront contre elle. Ces deux pays ont à nouveau dénoncé récemment le retrait en 2018 des Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu avec Téhéran.
Une réunion semestrielle sur l’Iran du Conseil de sécurité est prévue le 30 juin pour défendre leur projet. Mais aucune date pour un vote n’a encore été avancée.
Le texte décide qu’à partir d’octobre « tous les Etats membres interdisent la fourniture, la vente ou le transfert, direct ou indirect (…) d’armes et matériels annexes » sauf exceptions approuvées avec un préavis de 30 jours.
Les Américains avancent comme prétexte dans le projet de résolution la condamnation des attaques qui ont eu lieu en 2019 contre l’Arabie saoudite. Elles ont été revendiquées par les forces yéménites de Sanaa en riposte aux frappes meurtrières perpétrées contre leur pays par la coalition saoudienne soutenue par les puissances occidentales.
Ce mardi encore, ces forces ont lancé une attaque de grande envergure contre le ministère saoudien de la Défense à Riyad et des sites militaires saoudiens, au moyen de missiles balistiques et de drones piégés.
Washington qui s’est retiré de cet accord en 2018, use depuis le début de l’année de tous les moyens pour le prolongement de cet embargo.
Décrété en 2015, dans le cadre de l’accord nucléaire conclu cette année, dans le cadre de la résolution 2231, il devrait prendre fin le mois d’octobre prochain.
Oui à l’embargo, non aux sanctions
Après s’être démarqués de la décision américaine de retrait de l’accord et mis sur pied le mécanisme Instex pour les contourner qui n’a jamais fonctionné, Paris, Berlin et Londres se sont finalement alignés sur la position de Washington.
Signataires de l’accord nucléaire avec Moscou et Pékin, ils se sont prononcés le vendredi 19 juin contre la levée de l’embargo et contre la réimposition des sanctions contre l’Iran.
« Nous considérons que la levée programmée pour octobre prochain de l’embargo des Nations unies sur les armes conventionnelles, instauré par la résolution 2231, pourrait avoir des implications majeures pour la sécurité et la stabilité régionales », ont-ils écrit dans un communiqué, rapporte l’AFP.
Mais les Européens ont toutefois lancé un avertissement aux Etats-Unis, en rejetant « toute tentative unilatérale » pour réimposer les sanctions de l’ONU contre l’Iran.
Selon l’AFP, certains experts qui estiment que la démarche américaine vis-à-vis de l’embargo est, a priori vouée à l’échec, ils perçoivent qu’elle constitue un premier pas avant d’essayer de faire réimposer par l’ONU des sanctions économiques contre Téhéran. Elles avaient été levées grâce à l’accord nucléaire conclu en 2015.
Depuis le retrait américain unilatéral de l‘accord, l’Iran a répliqué en relançant ses activités d’enrichissement d’uranium.