Tout le monde a été surpris de voir un avion israélien de la compagnie El Al atterrir, le 24 mai, à l’aéroport Atatürk à Istanbul.
Cet avion a été le premier à pénétrer dans l’espace aérien turc après la fermeture du bureau d’El Al à Istanbul en 2010 après l’attaque israélienne contre le navire Mavi Marmara faisant partie de la « Flottille pour Gaza » (fin mai 2010).
Selon les médias, l’avion israélien était venu à Istanbul pour transporter du matériel médical de la Turquie vers les États-Unis et non vers un autre pays, ce qui a été, dans un sens, une importante surprise pour certains observateurs.
Ce choix a une signification particulière, car il a été précédé de discussions entre Ankara et Tel-Aviv, avec une médiation américaine.
En effet, les commentateurs disaient qu’il s’agissait en quelque sorte de la volonté et même de l’encouragement de Washington à faire renouer les liens entre la Turquie et le régime israélien après une accalmie qui a duré plus de dix ans en raison de la tragédie du navire Mavi Marmara.
La dernière surprise était sans doute l’image diffusée des drapeaux turc et israélien côte à côte comme un signe symbolique, d’autant plus qu’elle est intervenue quelques jours avant le dixième anniversaire de l’agression sanglante de l’armée israélienne contre la « Flottille de Gaza » et du meurtre de dix citoyens turcs qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara.
Des sources d’information parlent de certains contacts secrets établis entre les deux parties turque et israélienne, comparables à ceux qui ont abouti en juin 2016 à un accord israélo-turc sur le navire Mavi Marmara, dont le dossier a été clos après que Tel-Aviv a payé des indemnités de 20 millions de dollars au total aux familles des victimes en échange de l’abandon de toute poursuite judiciaire par les familles devant des tribunaux turcs et internationaux contre les commandants de l’armée israélienne.
Cet accord a été précédé de signaux positifs envoyés par Ankara aux dirigeants de Tel-Aviv. Pour la première fois, le 4 mai 2016, la Turquie n’a pas utilisé son droit de veto contre l’adhésion d’Israël à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
En outre, la Turquie n’a utilisé son veto au sein de l’OTAN contre la décision de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord d’autoriser Israël à ouvrir son bureau de représentation au siège de l’OTAN à Bruxelles.
Aujourd’hui, des médias de la région parlent de divers scénarios en ce qui concerne l’avenir des relations turco-israéliennes à la lumière des données actuelles.
Certains ont parlé d’une convergence entre Ankara et Tel-Aviv, parce que les deux parties sont hostiles au président syrien Bachar al-Assad et ne veulent pas que Damas gagne définitivement la guerre contre les groupes armés pour imposer ensuite sa souveraineté sur l’ensemble du territoire syrien.
D’autres analystes disent que les deux parties ne souhaitent pas non plus que l’Iran ait une présence militaire efficace et permanente en Syrie.
Le calendrier des contacts secrets turco-israéliens est également important, car ces contacts semblent coïncider avec des rumeurs sur un refroidissement des relations russo-turques en raison d’une divergence de vues à propos de la Syrie, notamment les agressions israéliennes contre la Syrie et le degré de la présence iranienne dans ce pays.
En outre, Moscou et Ankara semblent être en désaccord au sujet de la Libye.
Certains analystes disent aussi que la Turquie croirait que ses relations avec Tel-Aviv pourraient l’aider à obtenir le soutien des organisations et des lobbies juifs aux États-Unis et sur la scène internationale, d’autant plus que la Turquie doit maintenant faire face à de graves crises financières et économiques.
Source: Avec PressTV