Arrêté en mars 2018 pour suspicions d’appartenance à Daech et de participation à des massacres, le réfugié irakien de Lisieux a été libéré le 14 mai, car les autorités irakiennes n’ont fourni aucune preuve sérieuse pour étayer ses accusations.
Le réfugié irakien de Lisieux (Calvados), mis en examen pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «crimes de guerre», a été remis en liberté jeudi 14 mai, indique le Parisien qui se réfère à une source proche du dossier.
Jouissant du statut de réfugié politique, Ahmed H. a été interpellé en mars 2018. Il était alors soupçonné d’avoir été un haut cadre de Daech et d’avoir participé au massacre du camp de Speicher en juin 2014 à Tikrit, au nord de Bagdad, en Irak, lors duquel environ 1.700 soldats irakiens ont été tués.
Ahmed H. affirmait pourtant ne pas avoir pris part aux exactions, expliquant qu’il était un espion travaillant pour les Irakiens et les Américains. Une note du FBI versée au dossier indique en effet qu’il travaillait pour les services secrets irakiens sans pour autant évoquer une éventuelle collaboration américaine. En outre, toujours selon la note, il aurait aidé des terroristes à rentrer en Europe.
Aucune preuve sérieuse fournie
Son avocat affirme auprès du quotidien que l’enquête «longue et fastidieuse» reposait essentiellement sur des déclarations de l’État irakien, mais qu’aucune preuve sérieuse n’a jamais été apportée pour étayer ses accusations.
«La stratégie des autorités irakiennes demeure illisible. Bagdad n’a transmis aucun élément sérieux au soutien à sa demande d’extradition», explique-t-il.
Le mis en cause a regagné l’Europe à l’automne 2015 après avoir abandonné sa femme et ses deux enfants. Il a obtenu en 2017 le statut de réfugié politique en France où il s’est installé à Lisieux. Après son arrestation en 2018, il a été placé en détention provisoire à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) où il a tenté de se suicider le 17 avril de la même année.
Source: Sputnik