Dans la gestion de la crise de la contamination au Covid-19 à bord du porte-avions Charles de Gaulle, qui a entraîné son retour anticipé en France, l’armée n’a pas été à la hauteur, à en croire un membre de l’équipage qui a voulu rester anonyme et s’est confié à France Bleu Provence.
Au moins 668 marins, soit plus d’un tiers de l’équipage, ont été diagnostiqués positifs lors de tests de dépistage réalisés à leur arrivée à Toulon le 12 avril.
Le marin, un père de famille lui-même testé positif au coronavirus, est confiné depuis dimanche sur un site militaire dans le Var. Il se dit «en colère» car «l’armée a joué avec notre santé, notre vie».
Une demande rejetée
Le commandant du Charles-de-Gaulle a proposé d’interrompre la mission quand le porte-avions faisait escale à Brest, entre le 13 et le 16 mars, raconte l’homme. Plusieurs marins présentaient déjà à ces dates des symptômes de contamination au Covid-19, mais la demande a été rejetée par le ministère des Armées, selon lui.
«Nous aurions dû rester à Brest… Tout ça manque de transparence», regrette le marin.
«Les mesures barrières étaient difficiles à respecter à bord», a en outre précisé le témoin.
La réponse de l’armée
Répondant à une requête à ce sujet, le chef d’état-major de la Marine Christophe Prazuck «a ordonné une enquête de commandement afin de tirer tous les enseignements de la gestion de l’épidémie au sein du groupe aéronaval», selon le ministère.
Cette investigation prendra plusieurs semaines, précise France Bleu Provence.
Source: Sputnik