Plusieurs explications ont été données par les observateurs libanais pour scruter les raisons pour lesquelles des drones d’espionnage israéliens, ont violé l’espace aérien libanais depuis la nuit de dimanche et jusqu’à la matinée de lundi.
De nombreux habitants de Beyrouth et de la banlieue-sud ont nettement entendu le bourdonnement du MK, connu par les libanais sous l’appellation sarcastique Oum Kamel. Drone de reconnaissance, il leur est particulièrement familier, vu qu’il est intervenu dans toutes les offensives israéliennes contre le Liban.
Il est aussi fréquemment expédié en dehors des conflits, dans des missions d’espionnage des différentes régions libanaises. Il a suspendu ses survols depuis aout 2019 lorsque le Hezbollah a abattu deux d’entre eux au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth.
Son retour est intervenu en plein confinement au Liban, dans la lutte contre la propagation contre le nouveau coronavirus. Le dimanche, les rues de la capitale et de ses banlieues étaient complètement désertes.
Interrogé par le site d’information libanais Asas Média, l’expert militaire et stratégique libanais, le général retraité Naji Malaeb a dit : « il n’est pas à exclure que l’ennemi israélien ait voulu profiter du couvre-feu généralisé pour enquêter et surveiller surtout que les rues sont vides et qu’il y a une distance entre les bâtiments et il n’y a pas de voiture »
Et ce rédacteur en chef du magazine « Sécurité et défense arabe » de préciser encore : « ceci fournit au drone de reconnaissance une occasion à ne pas rater pour former un data de photos ».
Le général à la retraite a rappelé que l’ennemi israélien ne laisse jamais tranquille l’espace aérien ni en temps de guerre ni en temps de paix.
« Ces appareils ont plusieurs missions. Reconnaissance, renseignement, imagerie, surveillance des mouvements, formation de données sur les déplacements des dirigeants et des armes, et surveillance de ce qui se passe en Syrie », a-t-il souligné.
D’après lui, Israël, lorsqu’il attaque les entrepôts du Hezbollah en Syrie, il surveille également la façon dont ces missiles rentrent, que ce soit vers la Békaa, le sud ou la banlieue.
Israël « dirige également depuis le ciel du Liban ses missiles tirés à l’intérieur de la Syrie, que ce soit à travers l’artillerie du Golan occupé ou par le biais des avions, et il photographie les résultats », a-t-il ajouté.
Et le général Malaeb de conclure : « Israël n’est pas seulement l’ennemi du Hezbollah seulement mais de tout le Liban. Il surveille tout ce qui s’y passe pour collecter des données sur les mouvements et les déplacements de l’armée et des forces de sécurité. Il surveille aussi les travaux de forage du pétrole sur le littoral libanais ».