Soixante-dix ans après l’éclatement de l’affaire, Israël a déclassifié 200 mille documents liés à des enfants juifs enlevés du Yémen. Malgré la longue attente de leurs familles, il n’existe toujours pas de reconnaissance officielle de leur enlèvement. Les outils et les protocoles adoptés par les trois commissions d’enquête sont toujours gardés dans le plus grand secret.
Finalement, les archives israéliennes ont révélé au grand jour 200 mille documents sur les pires atrocités sionistes envers les enfants juifs du Yémen. Ces documents auraient dû être mis au service de l’opinion publique et des chercheurs en 2031, mais les pressions exercées par des organisations de droit de l’homme ont permis de faire ces révélations avant cette date.
Les familles yéménites ont attendu près de 70 ans pour connaitre le sort de leurs enfants, dont la majorité a été kidnappée et vendue à des familles ashkénazes. Toutefois, ces familles ne pourront pas obtenir de réponses tangibles ni savoir si ces enlèvements ont été systématiques et s’ils ont eu lieu avec la complicité du gouvernement israélien.
En réalité, les commissions d’enquête successives ont toutes conclu qu’il « n’existe pas de preuve sur cette question ». Sans oublier le rôle de la censure militaire imposée à ce jour sur des détails mentionnés dans les documents dévoilés.
Cohen-Kidmi est la dernière commission ayant enquêté dans l’affaire depuis 1995 jusqu’à 2001. Celle-ci a conclu que « la plupart des enfants disparus sont morts à cause des maladies, alors que le sort de dizaines d’autres demeure non identifié, sans qu’il n’y ait de preuves sur leur enlèvement ».
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lors de la cérémonie de la révélation des documents dans son bureau, que « la correction d’une longue histoire d’injustices et de négligence commence aujourd’hui. Il est désormais possible de feuilleter 400 pages d’informations disponibles sur cette affaire ».
Et de poursuivre: « On ne sait pas le sort des enfants du Yémen. Il est difficile d’imaginer que leurs parents ont dû attendre des décennies sans connaitre leur sort ».
Pour leur part, les médias israéliens ont souligné que des centaines de milliers de documents seront postés sur un site internet qui sera lancé en hébreu et en anglais, suite au décret ministériel qui a chargé le ministre sans portefeuille Tsahi Hanegby de réviser les documents avant leur publication sur le site propre aux « archives de l’Etat ».
Protocoles et outils dans le plus grand secret
Quant au journal Haaretz, qui avait recueilli les témoignages des parents des enfants enlevés, il a fait état de la publication de ces documents sur le site en question, précisant que la commission d’enquête a présenté son rapport aux autorités compétentes il y a déjà 15 ans.
Mais, ajoute le journal, « les mécanismes, les outils, les documents et les protocoles utilisés par les commissions d’enquête demeurent classifiés et leur publication interdite ».
L’affaire des enfants juifs kidnappés du Yémen est l’une des atrocités commises par les sionistes, non seulement contre les Palestiniens expulsés de leurs terres, mais aussi contre leurs coreligionnaires. Entre 1945 et 1948, plus de 50 mille juifs yéménites ont débarqué vers la Palestine occupée.
Pendant cette période, des aveux et des témoignages ont été recueillis sur des cas d’enlèvements d’enfants et de nourrissons, estimés à 15000 . Dans la plupart des cas, des médecins transportaient ces enfants aux hôpitaux sous prétexte qu’ils étaient malades, et peu de temps après, ils disaient à leurs parents qu’ils sont morts.
Mais il s’est avéré que les enfants en question ont été vendus et adoptés par des familles ashkénazes.
D’ailleurs, aucun cas de remise des cadavres de ces enfants à leurs parents n’a été enregistré pendant cette période. Ces parents ont même été interdits de voir leurs enfants ou encore de savoir le lieu de leur enterrement.
Certains enfants ont réapparu suite à des protestations des familles et ils étaient en bonne santé. Dans d’autres cas, des parents ont reçu l’ordre obligeant leurs fils, présumés morts, à rejoindre le service militaire obligatoire!
A ce propos, le Haaretz a souligné que la membre de la Knesset Nourit Coren a présidé une commission de pression parlementaire pour les familles des enfants enlevés. Celle-ci a indiqué être en possession de plus de 1000 dossiers détaillant les circonstances de leur disparition . Et d’expliquer qu’elle prépare une banque de données sur les ADN des parents, ce qui permetta aux enfants (qui sont déjà jeunes) d’identifier leurs véritables parents.
Traduit du site al-Akhbar
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