L’Iran a annoncé, vendredi 20 juin, jour du Nouvel An persan, un échange de détenus entre Paris et Téhéran.
La République islamique a indiqué que la France avait libéré l’ingénieur iranien Jalal Rohollahnejad, dont la justice française vient d’accepter l’extradition vers les Etats-Unis, sans préciser le nom du Français libéré dans l’échange.
M.Rohollahnejad, « a été remis à l’ambassade d’Iran à Paris » et rentrait en Iran « par avion », a rapporté dans la nuit de vendredi à samedi Press TV, la chaîne d’information en anglais de la télévision d’Etat iranienne.
Quelques heures plus tôt, Mizan Online, agence d’information officielle de l’Autorité judiciaire iranienne, avait annoncé qu’une « coopération » était en cours en vue d’un échange de détenus entre Téhéran et Paris.
« Compte tenu de la coopération du système judiciaire (iranien) en vue de libérer un détenu français (…) le gouvernement français » a libéré M. Rohollahnejad « dans un acte de coopération mutuelle », annonçait Mizan.
Ingénieur spécialiste de la fibre optique, M. Rohollahnejad avait été arrêté à Nice (sud-est de la France) en février 2019.
Il est accusé par Washington d’avoir tenté de faire entrer en Iran, en violation des sanctions américaines contre Téhéran, du matériel technologique pouvant être utilisé à des fins militaires, en liaison avec les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
La Cour de cassation française avait validé le 11 mars une demande d’extradition de M. Rohollahnejad aux Etats-Unis. « Mais le gouvernement français l’a libéré, en (passant outre) cette décision », écrit Mizan, cité par l’AFP.
Libération d’un français
Pour sa part, Paris a annoncé samedi matin dans un bref communiqué la libération de Roland Marchal, attendu en France en milieu de journée.
Marchal, universitaire français était détenu en Iran depuis juin 2019, tout comme sa compagne, l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah. Cette dernière n’est pas française aux yeux des autorités iraniennes, qui ne reconnaissent pas la double nationalité.
Ils sont tous deux accusés de « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale », crime passible de deux à cinq ans de prison. La chercheuse est aussi poursuivie pour « propagande contre le système ».
Libération de prisonniers emblématiques
A l’occasion de Norouz, le Nouvel An Iranien, célébré vendredi, Téhéran a libéré plusieurs prisonniers emblématiques.
Un Américain détenu depuis au moins 2018, Michael White, a ainsi recouvré la liberté jeudi, officiellement pour « raisons médicales », à condition qu’il reste dans le pays, dans un contexte de tensions américano-iraniennes accrues.
L’Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, employée de la Fondation Thomson Reuters, a aussi obtenu mardi une permission de sortie temporaire de la prison de Téhéran où elle purge une peine de cinq de prison pour appels à la sédition.
L’Iran a réalisé ces derniers mois plusieurs échanges de détenus, avec les Etats-Unis, l’Australie ou encore l’Allemagne.