Le gouvernement britannique a demandé lundi 16 mars au public d’éviter tout « contact social » et déplacement « non essentiel », en favorisant le télétravail et en cessant de fréquenter pubs et théâtres, pour limiter la propagation du nouveau coronavirus qui a désormais fait plus de 50 morts au Royaume-Uni.
« Le temps est venu pour tout le monde de mettre fin à tous les contacts sociaux non essentiels et de cesser tous les déplacements non essentiels », a déclaré au cours d’une conférence de presse le premier ministre, Boris Johnson, critiqué jusqu’à présent pour la faiblesse de la réaction de son gouvernement face à la pandémie.
Pas besoin des interdictions de rassemblement ou des fermetures de lieux publics
Il a précisé qu’il s’agissait d’une « forte recommandation », mais qu’il n’était « pas nécessaire » d’édicter des interdictions de rassemblement ou des fermetures de lieux publics, tout en décourageant leur fréquentation.
Johnson a également jugé qu’en l’état, le gouvernement ne considérait pas utile de fermer les écoles, ajoutant que cette décision pourrait être revue.
Il a aussi fait savoir qu’il serait « nécessaire […] de s’assurer que ceux à la santé la plus fragile soient largement protégés de tout contact social pendant douze semaines ».
Le gouvernement demande par ailleurs désormais à tout foyer dont un membre présente les symptômes de contamination, température élevée ou toux persistante, de se mettre en quarantaine pendant 14 jours à domicile.
Une gestion trop timorée
La réponse du gouvernement britannique, qui tranche avec les mesures radicales prises dans les pays voisins européens, vise à alléger la pression sur les services de santé et à favoriser l’émergence d’une « immunité collective ».
Elle a jusqu’ici été critiquée par des scientifiques qui la jugent trop timorée face à l’ampleur de la crise.
Le Royaume-Uni a enregistré 1543 cas positifs. Cinquante-cinq patients sont morts de la COVID-19, soit 18 de plus en une journée, selon le dernier bilan fourni lundi par le ministre de la Santé, Matt Hancock.
Mais ce pays ne procède pas à des tests systématiques et le nombre de cas réels pourrait être bien plus élevé.
« Sans action draconienne, le nombre de cas pourrait doubler tous les cinq ou six jours », a averti Boris Johnson.
Le chef des services sanitaires, Chris Whitty, a de son côté promis que des tests seraient progressivement effectués sur une plus grande échelle.
Selon des documents révélés lundi par le Guardian, les services de santé britanniques estiment que jusqu’à 80 % des Britanniques pourraient être contaminés, conduisant à près de huit millions d’hospitalisations, et l’épidémie pourrait durer un an.
Ces documents « reflètent le scénario du pire, cela ne veut pas dire que c’est ce que nous attendons », a réagi un porte-parole du gouvernement.
Source: Avec AFP