A l’heure actuelle, les Etats-Unis sont en tête du classement en termes de nombre de bases militaires à l’étranger et d’effectifs de militaires déployés. Mais de nombreux sites militaires américains à l’étranger sont assez vulnérables pour un ennemi potentiel.
Le Moyen-Orient
L’une des plus chaudes régions de la planète où se trouvent des bases militaires américaines est le Moyen-Orient. A une autre époque, les Etats-Unis ont de facto remplacé le Royaume-Uni, qui jouait un rôle dominant jusqu’au milieu du XXe siècle dans la politique moyen-orientale, et ont installé des bases dans le golfe Persique. L’Arabie Saoudite, Bahreïn, le Qatar, le Koweït, les Emirats Arabes Unis, Oman – des bases américaines se trouvent dans tous ces pays.
L’aviation américaine utilise également la base d’Incirlik en Turquie, qui demeure, malgré les différends, le principal partenaire américain de l’Otan dans l’Est de la Méditerranée. De plus, les forces américaines sont déployées en Irak et en Afghanistan.
Ce sont les bases américaines dans le Golfe et en Afghanistan qui sont les plus vulnérables pour les frappes de l’ennemi potentiel de Washington tel que l’Iran.
Abdollah Ebadi de l’agence de presse FARS nomme 8 bases américaines principales qui peuvent être attaquées par l’Iran. Il s’agit notamment de la 5e flotte américaine à Bahreïn. A l’ouest de Manama, capitale de Bahreïn, se trouve un port avec des destroyers et des vedettes américains, et à proximité un aérodrome de l’aviation navale américaine, des bâtiments administratifs et des casernes.
La deuxième cible est la base aérienne d’Isa à Bahreïn également, où sont déployés des avions américains du 379e corps d’aviation américain, considéré comme l’un des plus opérationnels de l’aviation militaire.
La troisième base vulnérable est celle d’Al Oudeid au Qatar. A cet endroit se trouve un centre américain de préparation et de planification des opérations aériennes au Moyen-Orient, des avions américains. Malgré toute sa défense la proximité géographique avec l’Iran fait également d’Al Oudeid une cible facile pour les missiles iraniens.
Le quatrième site proche de l’Iran est la base d’Ali Al-Salem au Koweït. Le cinquième – la base aérienne d’Ahmad Al-Jabir au Koweït. Le sixième – la base aérienne d’al-Zafar aux EAU, et le septième – la base navale de Tumrit à Oman, qui remplit des missions stratégiques pour assurer la présence militaire américaine dans l’océan Indien. Enfin, le huitième site cité par l’auteur iranien est la base américaine de Begram en Afghanistan, où se trouvent des avions de transport, des unités de l’armée de terre et de Marines.
Bien évidemment, hormis les bases permanentes énumérées, en cas de conflit les missiles iraniens frapperont également le contingent militaire américain en Irak. C’est lui que sera certainement attaqué en premier. Même aujourd’hui les militaires américains en Irak, presque vingt ans après le renversement de Saddam Hussein, ne peuvent pas se sentir en sécurité dans ce pays.
L’Asie de l’Est
Dans la région Asie-Pacifique, les bases militaires américaines se trouvent au Japon et en Corée du Sud. A noter que dans chacun de ces pays se trouvent tous les types d’armées des Etats-Unis – l’armée de terre, la marine, l’aviation et l’infanterie de marine. En outre, les navires de guerre américains sillonnent régulièrement l’Ouest de l’océan Pacifique.
Mais en cas de grand conflit armé dans cette région les bases au Japon et en Corée du Sud pourraient devenir la cible de trois Etats voisins ayant des relations difficiles avec les Etats-Unis – la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Au Japon, les principales bases américaines se trouvent traditionnellement sur Okinawa, une île de l’archipel de Ryukyu, qui est bien plus proche du littoral chinois que le reste du Japon. Ce qui pousse à tirer certaines conclusions.
L’Europe de l’Est
Enfin, en Europe de l’Est et centrale les bases américaines peuvent devenir la cible de missiles russes. Cela concerne avant tout les nouveaux sites en Pologne et en Roumanie, où les Etats-Unis déploient des systèmes de défense antimissile. Les sites américains en Allemagne et en Norvège pourraient également être visés. La présence permanente des forces américaines et otaniennes dans les pays baltes en cas de conflit ne promet non plus rien de bon à Riga, à Tallinn et à Vilnius.
Par conséquent, la présence de nombreuses bases et d’une infrastructure militaire développée à l’étranger ne garantit pas encore aux Etats-Unis la domination. De plus, le réseau ramifié de bases militaires cause plutôt des problèmes supplémentaires au Pentagone, car la nécessité de garantir la sécurité des bases et des effectifs et l’accomplissement de cette mission repose avant tout sur le plan politique.
Source: Observateur continental