L’Iran est disposé à annuler tout ou une partie des mesures qu’il a prises pour se désengager de l’accord sur le nucléaire, mais seulement si l’Europe lui assure en échange des avantages économiques « significatifs », a indiqué vendredi 14 février à Munich le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
L’accord sur le nucléaire iranien de 2015 risque de voler en éclats depuis que les Etats-Unis l’ont dénoncé unilatéralement en 2018.
En riposte au retrait américain, l’Iran a renoncé à appliquer plusieurs engagements clés qu’il avait consentis aux termes de l’accord conclu à Vienne entre Téhéran et le groupe P5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).
Zarif a déclaré que l’Iran pourrait accepter à certaines conditions de revenir à une application plus stricte de l’accord.
« Nous avons dit que nous étions prêts à ralentir ou à revenir sur ces mesures » de désengagement vis-à-vis de l’accord « en proportion de ce que l’Europe fera », a déclaré M. Zarif à des journalistes à la Conférence de Munich sur la sécurité.
« Nous déciderons si ce que l’Europe fait est suffisant pour que nous ralentissions ou que nous annulions certaines décisions – nous n’avons pas exclu de faire machine arrière en ce qui concerne certaines mesures que nous avons déjà prises ».
Le 5 janvier, l’Iran a annoncé la « dernière étape » d’un plan de réduction de ses engagements, en affirmant s’affranchir désormais de toute limite sur le nombre des centrifugeuses qu’il s’autorise à faire tourner pour enrichir l’uranium.
L’accord de 2015 offre à l’Iran la levée d’une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie en échange de garanties destinées à prouver la nature exclusivement civile de son programme nucléaire.
Mais le retrait des Etats-Unis et le rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran privent la République islamique des bénéfices économiques qu’elle attendait de cet accord.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, avait eu début février des entretiens avec les dirigeants iraniens lors d’une visite à Téhéran destinée à tenter d’apaiser les tensions internationales autour de la question nucléaire iranienne.
Source: Avec AFP